Forêts 2 septembre 2014

Le Plan Nord à la rescousse de l’industrie forestière?

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Le milieu s’interroge sur les orientations du gouvernement dans «la forêt du Plan Nord».

« Est-ce que la foresterie fait encore partie des plans d’avenir du Québec ? », questionne le président de la Fédération québécoise des coopératives forestières, Claude Dupuis, dans une analyse publiée dans l’édition de janvier 2012 du Monde Forestier.

Claude Dupuis n’est pas le seul à s’interroger sur les orientations du gouvernement dans « la forêt du Plan Nord ». Les forestières veulent savoir quelle place on donnera à ce secteur d’activités fortement malmené par cinq années de fermetures de scieries et de mises à pied massives.

En d’autres termes, l’industrie forestière sera-t-elle laissée pour compte? Devra-t-elle se contenter des morceaux d’écorce qui jonchent le sol hostile au nord du 49e parallèle? Dans l’industrie, des acteurs de premier plan veulent se faire entendre.

« Le territoire convoité du Plan Nord, c’est notre terrain de jeu. C’est là qu’on puise notre matière première, l’épinette noire de petite dimension et de forte densité. C’est avec ces arbres qu’on peut fabriquer nos solides structures en bois », tient à rappeler, en entrevue à la Terre, le porte-parole de Chantiers Chibougamau, Frédéric Verreault.

Il n’est pas contre le Plan Nord et les investissements qui vont accompagner l’ambitieux projet du premier ministre Jean Charest. Mais il insiste pour remettre les pendules à l’heure. « Un gisement minier, ça connaît un début et une fin, tandis que la forêt qu’on exploite se renouvelle constamment », dit-il.

Il ajoute : « Nous sommes là (à Chibougamau) depuis 50 ans et sans notre présence ici, sur ce territoire, l’économie se serait dévitalisée. Il faut prendre conscience que nous sommes un puissant moteur économique et il faut faire des choix en prenant cette dimension en considération », insiste le porte-parole de l’entreprise de 600 employés.

Ce n’est donc pas un hasard si le premier ministre Jean Charest a fait un arrêt lundi, en début d’après-midi, dans les installations manufacturières de Chantiers Chibougamau, accompagné d’une cinquantaine de gens d’affaires, du maire de Québec, Régis Labeaume, et des ministres Clément Gignac et Pierre Corbeil.

La présence du maire de Québec n’a pas manqué de ranimer le débat entourant la construction du nouvel amphithéâtre de Québec. Rappelons que Chantiers Chibougamau est pressentie pour concevoir les structures en bois de l’amphithéâtre qui pourrait – un jour, peut-être – accueillir une équipe de la Ligue nationale de hockey.

Voilà un projet qui pourrait donner une nouvelle visibilité à l’entreprise qui connaît « des moments difficiles », reconnaît Frédéric Verreault. « Nous continuons de subir les contrecoups de la crise dans l’industrie de la construction aux États-Unis, notre principal marché. Et nous réévaluons de semaine en semaine nos objectifs de production. Nous avons même dû avoir recours à un prêt institutionnel récemment pour nous renflouer », tient à souligner le porte-parole de l’entreprise.

Comme quoi le Plan Nord…