Forêts 22 septembre 2014

Une forêt sous haute surveillance

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La forêt québécoise devra affronter de nombreux défis pour passer à travers le prochain siècle.

Parasites, infections et les espèces envahissantes ne sont que quelque uns des défis que devra surmonter la forêt québécoise au cours des prochaines décennies. Ajoutez au tout les changements climatiques et plusieurs espèces nobles telles que le noyer cendré ou le frêne pourraient disparaître, indique le chercheur Jacques Brisson, professeur au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal (UdeM) et chercheur à l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) à la revue Forum de l’UdeM.

Le noyer cendré a d’ailleurs été placé sur la liste des espèces menacées au Canada à cause d’une maladie fongique qui l’a détruit au sud de nos frontières et qui a fait son apparition ici. L’agrile du frêne, la maladie corticale du hêtre, ainsi que le longicorne asiatique font partie des autres parasites qui pourraient faire des ravages.

En cette année internationale des forêts, la situation ici est moins inquiétante que dans les régions tropicales, où la déforestation menace l’équilibre naturel de façon irrémédiable. C’est pour sensibiliser la population à ce genre de problème que les l’ONU a voulu faire de l’année 2011 celle des forêts.

M.Brisson note d’ailleurs que le documentaire L’erreur boréale de Richard Desjardins et Robert Monderie en 1999, et les travaux de la Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise (commission Coulombe) en 2004, ont marqué un tournant positif sur la forêt québécoise.

Le chercheur souligne également qu’il reste encore bien des choses à comprendre sur la forêt, tant sur les espèces ligneuses que les répercussions de l’exploitation forestière sur la faune et la flore.

«Je crois que les choses vont mieux depuis cinq ans«, note M.Brisson. «Les aires protégées couvrent une plus grande surface qu’à l’époque de L’erreur boréale et l’on a établi des limites à la surexploitation. Mais ce n’est pas après 5 ou même 10 ans qu’on pourra juger des bienfaits des nouvelles mesures. Une forêt, ça prend du temps à pousser!»