Forêts 2 septembre 2014

La forêt : porte d’entrée des immigrants

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Onze immigrants ont fait une visite exploratoire de Dolbeau-Mistassini et du centre de formation professionnelle afin de découvrir le programme en travail sylvicole.

Faute de reconnaissances professionnelles, plusieurs immigrants au Québec se tournent vers la forêt comme porte d’entrée sur le marché du travail. Pour la première fois, douze immigrants recevront la première partie du cours en travail sylvicole du centre de formation professionnelle (CFP) de Dolbeau-Mistassini à Montréal.

« Depuis plusieurs années, les étudiants qui devaient payer un deuxième loyer à Dolbeau au moment de leur formation vivaient un problème financier. Nous l’avons donc adaptée pour donner les quatre premières semaines de cours à Montréal », explique Jimmy Pronovost, conseiller pédagogique pour le CFP. La deuxième partie théorique se déroulera à Dolbeau pendant trois semaines, avant que les participants effectuent un stage rémunéré en forêt en travaillant comme débroussailleur.

L’entreprise Reboistech travaille depuis plusieurs années avec le CFP de Dolbeau-Mistassini afin de combler ses besoins en main-d’œuvre. « De moins en moins de Québécois veulent travailler comme ouvriers sylvicoles. Depuis un certain temps, les nouveaux arrivants de l’Europe de l’Est s’intéressent au travail en forêt. Et depuis quelques années, on voit de plus en plus d’Africains venir travailler pour nous », témoigne Dominique Biron, directrice générale de Reboistech, l’une des plus grosses entreprises sylvicoles au Québec. Sur ses 300 employés, près de 80 sont issus de l’immigration et le nombre augmente chaque année.

Selon Mme Biron, plus d’immigrants persistent après avoir suivi la formation du CFP, obligatoire pour travailler pour Reboistech. « Les débroussailleurs font de très bons salaires. Alors qu’un Québécois gagne entre 1000 et 1200 $, les immigrants vont souvent chercher entre 1500 et 2000 $, car ils travaillent plus tard et plus de jours par semaine ».

Reste à convaincre les futurs travailleurs en forêt de venir s’installer en région. « La plupart des gens ont le désir de quitter la grande ville pour vivre dans un milieu plus calme où le coût de la vie est plus abordable », indique Mme Michaud, agente de liaison de POL. Du moins, Mathurin Djedje et Stanislas Gigurumwami envisagent grandement de s’établir au Lac-Saint-Jean avec leur famille si le travail est à la hauteur de leurs attentes.