Acériculture 28 février 2023

Actions pour préserver nos érables : un travail sans répit

La lutte contre les changements climatiques constitue l’une des préoccupations majeures de l’industrie acéricole. D’ailleurs, depuis dix ans déjà, les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) encouragent des pratiques plus respectueuses de l’environnement auprès des acériculteurs et acéricultrices et participent de manière active à la compréhension des divers enjeux de développement durable, notamment par différentes recherches.

À travers ces initiatives, l’organisation représentant les 8 000 entreprises acéricoles du Québec démontre sa volonté de lutter contre les changements climatiques en ajustant sa stratégie pour qu’elle soit en cohésion avec celle du gouvernement québécois.

Douze services écologiques rendus par les érablières

Une étude mise à jour récemment, pilotée par le Groupe AGÉCO, a révélé que les érablières du Québec rendent douze biens et services écologiques à l’environnement. Sept de ceux-ci font partie des services de régulation, c’est-à-dire qu’ils contribuent à plus de la moitié de la valeur totale des services écologiques des érablières. On y compte notamment la séquestration et le stockage du carbone, qui font en sorte de réduire la quantité de carbone dans l’atmosphère et, par conséquent, d’aider à la lutte contre les changements climatiques. Les érablières du Québec stockent 744 000 tonnes métriques de carbone par an, soit onze fois plus que le processus de production du sirop d’érable en émet. Cette quantité de carbone est l’équivalent annuel des émissions de 220 000 véhicules ou de 440 millions de litres d’essence consommés. Malheureusement, cette séquestration du carbone n’est pas considérée dans le calcul des émissions à effet de serre, puisque ces érables sont déjà présents dans la nature.

Dans le groupe des services de régulation figurent également la filtration des polluants présents dans l’air et dans l’eau, la préservation de la structure des sols, le contrôle des maladies et des insectes nuisibles, la reproduction des plantes et des végétaux ainsi que l’approvisionnement constant en eau pour les communautés.

Les forêts d’érables du Québec abritent une variété d’espèces d’animaux et de plantes diversifiées, soutenant une riche biodiversité pour les prochaines générations. Photo : Martin Ménard/Archives TCN
Les forêts d’érables du Québec abritent une variété d’espèces d’animaux et de plantes diversifiées, soutenant une riche biodiversité pour les prochaines générations. Photo : Martin Ménard/Archives TCN

En plus d’offrir ces avantages à l’écosystème, les forêts d’érables du Québec abritent une variété d’espèces d’animaux et de plantes diversifiées, soutenant une riche biodiversité pour les prochaines générations. L’étude démontre que les érablières québécoises peuvent receler plusieurs espèces de la faune et de la flore menacées, vulnérables ou susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables, soit 17 espèces et 40 espèces végétales. Par l’aménagement de leurs érablières, les acériculteurs et acéricultrices jouent un rôle crucial dans la conservation de la faune et de la flore. 

Un engagement qui ne date pas d’hier 

Les PPAQ travaillent étroitement avec le Groupe AGÉCO, depuis plus d’une décennie, afin de mesurer comme il se doit leur impact sur l’environnement et d’en améliorer la compréhension. Ainsi, en 2012, un premier bilan de l’analyse du cycle de vie du sirop d’érable a été effectué. Une transition écologique s’est alors tranquillement amorcée dans l’amélioration du procédé de production du sirop d’érable. Un deuxième bilan environnemental, trois ans plus tard, révélait que les efforts déployés pour moderniser les équipements et les procédés de production portaient leurs fruits et permettaient une diminution significative des émissions de gaz à effet de serre. À cet égard, les PPAQ se sont dotés, en 2018, d’une cible de réduction des gaz à effet de serre de 29 % pour l’année 2030. En novembre 2022, étant déjà en bonne voie de l’atteindre, les PPAQ se sont fixé, pour 2030, une nouvelle cible plus ambitieuse et fondée sur la science, soit de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 42 % sous leur niveau de l’année 2020.

Pour atteindre cet important objectif de 42 % de réduction des gaz à effet de serre, les PPAQ ont élaboré un plan d’action solide afin que les acériculteurs et les acéricultrices soient de fiers contributeurs à la lutte contre les changements climatiques. 

1. Les PPAQ mettront en place des outils de mesure de leurs émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre, tous ensemble, leur cible collective;

2. Les PPAQ encourageront une plus grande utilisation de sources d’énergie verte et renouvelable;

3. Les PPAQ faciliteront la transition écologique des équipements;

4. Les acériculteurs et acéricultrices continueront d’aménager leurs érablières pour qu’elles demeurent saines et productives;

5. Les PPAQ poursuivront les investissements en recherche et innovation;

6. Les PPAQ et les acériculteurs et acéricultrices consolideront leur position de leader en termes de démarche environnementale. 

Les PPAQ, tout comme l’ensemble de l’industrie acéricole, possèdent une volonté d’agir. Les producteurs et productrices acéricoles des quatre coins du Québec souhaitent faire partie de la solution. Ces gardiens et gardiennes de la forêt veulent ardemment préserver la ressource et en prennent soin afin que les prochaines générations puissent perpétuer la tradition printanière du temps des sucres.

Geneviève Martineau, Producteurs et productrices acéricoles du Québec


Cet article a été publié dans le magazine Forêts de chez nous de février 2023