Environnement 1 octobre 2014

Mascouche : le site projeté pour l’aéroport serait optimal

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Le site projeté par la Ville de Mascouche pour accueillir son futur aéroport « est celui qui présente le plus bas degré de contraintes », soutient le maire de la Ville de Mascouche, Guillaume Tremblay, bien qu’il soit situé en pleine zone agricole.

Le maire Tremblay appuie ses dires sur la conclusion d’une étude indépendante réalisée par la firme Explorer Solutions, à la demande d’un conseiller municipal de Mascouche. « Le site 13 (retenu par la Ville de Mascouche) nous apparaît comme étant le plus propice à l’implantation d’un aérodrome, peut-on lire dans le rapport daté du 12 septembre 2014. Bien que ce site soit situé sur des terres agricoles de qualité, il est le site optimal considérant toutes les contraintes majeures énumérées », conclut Explorer Solutions. Ce choix nécessitera toutefois le déplacement d’une entreprise de transport par hélicoptère ainsi qu’une dérogation au circuit standard de vol afin d’éviter de survoler des quartiers résidentiels et de tenir compte de la piste du lac Agile.

Le maire Tremblay était fier d’affirmer à la Terre que « le lieu privilégié par la firme Explorer Solutions est le même que celui retenu par la Ville ». Il a ajouté que la fermeture de l’aéroport était incontournable, car c’était l’une des conditions exigées par la Société québécoise des infrastructures afin de réaliser le projet de construction du quartier général de la Sûreté du Québec (SQ) à Mascouche. Mais l’ex-député péquiste de la circonscription de Masson tient toutefois mordicus à tenir sa promesse électorale « de garder un aéroport ouvert sur le territoire mascouchois. L’aéroport, c’est 288 000 $ en revenus de taxation (2010-2014), 14 entreprises qui affichent un chiffre d’affaires annuel de 10 M$ et 150 emplois », a-t-il rappelé.

Justification après coup

Cette « justification après coup » du site retenu par Mascouche n’ébranle pas les opposants au déménagement de l’aéroport en zone verte. « C’est sûr que le maire tente de justifier son site », ont déclaré Marcel Papin et Stéphane Sansfaçon, respectivement présidents de l’UPA de Lanaudière et du syndicat local L’Assomption-Les Moulins.

Ce n’est pas une telle étude, qui ne démontre pas la pertinence de déménager ou de conserver un aéroport à Mascouche, qui va les faire changer d’avis. « L’aéroport est bien là où il est, a fait valoir Stéphane Sansfaçon. Si la Ville veut créer un pôle industriel sur cet espace, elle n’a qu’à fermer l’aéroport. Il y a sûrement de la place sur le territoire d’autres villes où l’aéroport pourrait être implanté sans avoir d’impact sur la zone agricole. » Le président de l’UPA de Lanaudière se demande « pourquoi il faudrait maintenir un aéroport à Mascouche alors qu’il y a plusieurs pistes d’abandonnées à Mirabel. » Ces deux interlocuteurs laissent entendre qu’il ne faudrait pas en arriver à ce que chaque ville revendique son aéroport, comme ce fut le cas pour les parcs industriels. La priorité de la loi de l’aéronautique fédérale sur l’aménagement du territoire québécois ouvre la porte à de tels abus.

Rappelons que le déménagement de l’aéroport en zone agricole s’inscrit dans la création d’un pôle multifonctionnel, l’élément phare de la stratégie de développement économique de la Ville de Mascouche. Pour concrétiser cette démarche, la Ville a émis un droit de réserve sur 12 propriétés, dont sept terres agricoles, une procédure prévue à la Loi sur l’expropriation.