Environnement 2 septembre 2014

Le projet de gare à Mirabel déraille

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Le projet d’implanter une gare de train de banlieue, à Mirabel, en zone agricole, n’est plus sur les rails.

L’absence de consensus sur la localisation de cette infrastructure et les vives dissensions qu’elle suscite depuis longtemps ont convaincu l’Agence métropolitaine de transport (AMT) de « surseoir pour une période indéterminée » à ce projet. C’est ce qu’a écrit le vice-président à la planification à l’AMT, Michel Veilleux, au maire de Mirabel, Hubert Meilleur, le 20 juin dernier.

M. Veilleux y souligne aussi que le ministre québécois de l’Agriculture, François Gendron, a demandé à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) « une révision de ses avis précédents » quant au projet de gare à Saint-Janvier.

« Nous sommes très fiers de cette décision, mais ce n’est que partie remise, a commenté le président de la Fédération de l’UPA d’Outaouais-Laurentides, Richard Maheu. Nous aurions préféré que l’Agence dise clairement que cette gare doit être située en zone blanche et non en zone agricole. Nous ne pourrons crier victoire que lorsque ce sera le cas. » M. Maheu a ajouté que le geste de l’AMT est cohérent avec la politique de souveraineté alimentaire qui vise à ne pas choisir inutilement des terres agricoles pour effectuer des développements non agricoles.

M. Maheu a déploré que l’Agence ne soit jamais entrée en communication avec les instances locales et régionales de l’Union des producteurs agricoles (UPA) dans cette affaire. « Malheureusement, a-t-il dit à trois reprises, l’AMT ne nous a jamais contactés ».

Maire de Mirabel, Hubert Meilleur a vertement dénoncé le gouvernement Marois « qui couche avec l’UPA et qui fait preuve d’une mollesse épouvantable ». Il a rappelé qu’il détenait toutes les autorisations légales pour aller de l’avant. Il a fustigé « l’hypocrisie de Québec » qui prône le transport en commun et qui agit en sens contraire. « Si Québec a vraiment la volonté de construire une gare à Mirabel, qu’il le fasse où bon lui semble, a-t-il affirmé, y compris en milieu urbain s’il le faut, quitte à ce qu’il paie la facture qui pourrait passer des 6 M$ actuels à plus de 15 M$. »

Indéterminé

Il pourrait s’écouler pas mal de temps avant que la gare ne soit construite. M. Veilleux précise en effet, dans sa lettre : « Nous demeurerons ouverts à réévaluer l’opportunité du projet ou de variantes de celui-ci devant l’éventualité d’une position favorable et commune de l’ensemble des intervenants ».