Environnement 18 juin 2021

Bilan et perspectives de l’Opération sécheresse 2020

Constatant une période de sécheresse généralisée et marquée à travers le Québec pour la première moitié de la saison de culture 2020, l’Union des producteurs agricoles (UPA) et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ont convenu d’implanter une ligne de soutien provinciale s’adressant aux entreprises agricoles touchées.

Sous l’appellation « Opération sécheresse 2020 », l’initiative visait à combler, de manière efficace, les besoins des producteurs et productrices agricoles du Québec en fourrages.Les résultats ont été plus que concluants. La page Web de l’Opération sécheresse 2020 a été visitée 5 385 fois entre le 4 août et le 5 novembre 2020, dont 4 567 vues uniques. Au bilan daté du 1er novembre 2020, près de 200 demandes et offres ont été remplies.

De ceux-ci, les acheteurs représentent 30 % de ce nombre, tandis que les vendeurs constituent le restant des entreprises interpellées, avec une répartition régionale somme toute équilibrée. Compte tenu des résultats obtenus, l’Opération sécheresse 2020 a atteint son objectif, mais elle témoigne aussi des défis en matière de production fourragère. D’une part, cela témoigne d’un défi important au niveau de la qualité des fourrages vendus. C’est une chose de convenir des détails d’une transaction en termes de prix, quantité, frais de transport et délais de livraison, mais le risque de recevoir une qualité de fourrages inférieure à celle décrite au préalable est toujours présent. Étant donné l’impact financier réel engendré par l’achat de fourrage dû à la sécheresse, il n’est pas déraisonnable d’être à l’avenir plus exigeant en termes de garanties de qualité des fourrages reçus.

D’autre part, l’avènement des changements climatiques requiert d’adapter nos systèmes de production en explorant toutes les alternatives potentielles. Par exemple, de ­nouvelles cultures telles que le sorgho et le dactyle ont permis de sauver la mise dans certaines régions face à la sécheresse de l’année dernière. En somme, l’amélioration des ­pratiques culturales, notamment le choix de ­cultivars conçus pour des ­conditions plus extrêmes, est un changement ­nécessaire pour ­augmenter la ­résilience des entreprises, leur ­permettant d’éviter la catastrophe.

Un travail collectif colossal

Pour mettre sur pied l’Opération sécheresse, une équipe de ­conseillers et de conseillères des fédérations régionales de l’UPA avait pour mandat d’assurer le recueil et la diffusion de l’information, ainsi que le suivi auprès des producteurs (offreurs et demandeurs) dans toutes les régions de la province.   

Concrètement, cela impliquait de rechercher et de localiser la disponibilité des fourrages, de faciliter le contact entre les acheteurs et les vendeurs, d’accompagner les entreprises dans leurs démarches pour le transport jusqu’à la ferme, d’orienter les producteurs vers les services-conseils par rapport à la gestion des élevages et en vue d’adopter de meilleures pratiques culturales, ainsi que de référer les entreprises aux divers programmes offerts par le MAPAQ et La Financière agricole du Québec. 

Dans le but de coordonner les efforts sur le plan provincial, l’UPA a mis en place différents outils de communication, notamment une ligne ­d’appui 1-800, une adresse courriel dédiée, des formulaires en ligne pour déterminer les besoins et les offres sur le territoire, un tableau centralisé des offres, une liste de transporteurs, et diverses références sur la production et la gestion des fourrages, les services-conseils et les programmes d’aide disponibles. Soulignons que cette initiative a été appuyée ­financièrement par le MAPAQ.

Afin d’assurer le succès de l’Opération, l’UPA a fait appel à son réseau d’affiliés et de partenaires qui regroupe, notamment, les syndicats spécialisés provinciaux et les ­fédérations régionales. De plus, en ­partenariat avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF), de petites capsules informatives ­s’adressant aux entreprises ­agricoles ont été diffusées par l’intermédiaire des réseaux sociaux, principalement pour bonifier l’information concernant les situations de sécheresse au Québec et les moyens d’y faire face, d’un point de vue agronomique et managérial.

Jérôme-Antoine Brunelle, agr.