Environnement 2 septembre 2014

Autant en emporte…l’éolien

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En attendant des vents favorables pour déclencher des élections, le premier ministre Charest sillonne le Québec et multiplie les annonces.

Le premier ministre, qui était de passage à Gaspé, vendredi, a promis la réalisation de 700 mégawatts d’énergie éolienne pour le Québec. Pour ce faire, deux projets de règlement seront lancés dès l’automne prochain : l’un pour 450 MW et l’autre pour un programme de rachat de 250 MW réservé aux Premières Nations.

Avec ce quatrième appel d’offres d’énergie éolienne, le gouvernement croit être en mesure de réaliser ses objectifs visant à installer 4000 MW au Québec, d’ici à 2015, dans le cadre de sa Stratégie énergétique du Québec 2006-2015.

Une annonce électoraliste? ont demandé les journalistes au premier ministre Charest, qui se trouvait en territoire ami parmi l’élite de l’industrie du vent.

« Je ne vais pas, moi, faire une description de ce que nous avons à faire pour préparer une campagne électorale. Je peux vous dire qu’on se prépare comme tous les autres partis politique se préparent », a-t-il répondu, dans des propos repris par Le Devoir.

Cela fait bien sûr le bonheur de l’industrie éolienne et des élus municipaux de la Gaspésie, qui veulent se servir de la force d’Éole pour attirer des investisseurs et créer des emplois. « Nous sommes heureux de constater que l’appel lancé par plusieurs développeurs de parcs, les dirigeants d’entreprises et les maires (…) a été entendu par le gouvernement provincial », a réagi le directeur général du TechnoCentre éolien, Frédéric Côté, dans un communiqué.

Il n’a pas manqué de rappeler que l’industrie éolienne a contribué à la création de « plus de 2 500 emplois » manufacturiers au Québec , dont un millier en Gaspésie et dans la MRC de Matane.

Politique « incongrue »

Les investissements dans l’éolien ne font cependant pas l’unanimité au Québec. Le Conseil mondial pour la Nature (The World Council for Nature) qualifie de « tellement incongrue » la politique éolienne du Québec.

Dans une lettre ouverte (le 17 juillet) au premier ministre, l’organisation internationale regroupant plus d’une centaine d’associations membres soutient que « les éoliennes au Québec (sont) un « investissement superflu ».

« (…) vous êtes en train d’investir des sommes considérables d’argent public pour augmenter votre capacité de production, en imposant aux Québécois des éoliennes dont ils n’ont aucunement besoin. Cela n’a aucun sens. Les parcs éoliens ne rendront pas le Québec davantage « vert », bien au contraire », écrit le Conseil mondial.