Actualités 11 juillet 2018

Quand les enfants sont en vacances, mais pas les parents

Que représentent les vacances scolaires pour vous? Un gros « ouf! » de soulagement?

En tout cas, ç’en est un pour Claudine, maman et productrice laitière : « Quand l’école termine, c’est “yes!” pour moi! C’est une délivrance. Finie la routine! Plus besoin de retourner à 11 h 30 faire le dîner à la course. Et comme on a congé de devoirs et de leçons, je ne suis plus obligée d’être à 15 h 30 à la maison pour faire les devoirs avant le train. »

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Le grand « yeah! » poussé à la fin des classes peut cependant être de courte durée. En effet, que fait-on avec les enfants durant leur congé scolaire? Les parents qui ont peu de vacances doivent parfois envoyer leur progéniture dans les camps de jour ou les terrains de jeu. « C’est vrai que le terrain de jeu est une option, dit Claudine, mais ça implique encore des horaires, en plus du voyagement. »

Les producteurs et productrices agricoles ont la possibilité de garder leurs enfants avec eux à la ferme. Celle-ci peut assurément être un lieu incroyable d’apprentissage de la vie, mais elle n’est pas dénuée de dangers pour les enfants qui y vivent ou participent aux tâches.

Vigilance accrue

Claudine est fort consciente de la vigilance accrue qui est nécessaire lorsque les enfants ne sont pas à l’école. « Il faut beaucoup d’attention et de surveillance quand les enfants sont là. Par contre, les jeunes apprennent à travailler, à être créatifs, à se débrouiller quand ils nous suivent. » Claudine et son conjoint sensibilisent très jeunes leurs enfants aux dangers de la ferme. « On leur a même dit que le tracteur pourrait les écraser s’ils ne faisaient pas attention et qu’ils pourraient mourir comme le chat la semaine précédente… »

Oui, les parents qui gardent leurs enfants à la ferme doivent faire preuve de davantage de vigilance, mais les bénéfices peuvent s’avérer grands. Éric se rappelle les années heureuses passées avec son fils Antoine sur ses talons. « La fin des classes, ça voulait dire que j’allais me promener à temps plein avec mon p’tit gars. J’aimais qu’il vienne avec moi, car je pouvais lui transmettre ma passion pour l’agriculture. C’était du temps de qualité avec lui. Il me suivait partout. Je lui montrais comment se servir des choses. Je répondais aux “pourquoi?”. Je lui transmettais ma débrouillardise, j’aidais à développer son intelligence, sa curiosité. Oui, c’était plus stressant de faire attention de ne pas écraser personne ou d’éviter de se faire blesser par les animaux. Ça demandait une surveillance constante. Mais ces étés-là, on a développé une belle complicité. Ce sont mes plus beaux étés… »

La liberté en famille

Son fils Antoine n’a jamais été attiré par les terrains de jeu ou les camps de vacances. Il raconte : « Je voulais rester à la ferme parce que j’avais mes cousins, mes grands-parents, mon oncle, mon père et ma mère. Je n’avais pas besoin de plus; c’était eux, mes amis. » La fin des classes avait toute une signification pour lui : « La fin de l’école voulait dire liberté, saison des foins, jouer dehors… et suivre mon père partout. J’aimais suivre mon père, car j’apprenais beaucoup et je rêvais au jour où j’allais être à sa place. Pour moi, ce n’était pas du travail, c’était mon jeu préféré. »

Ce qui compte pour un enfant, c’est de partager de bons moments avec ses parents et pour cela, nul besoin d’aller très loin. On veut que nos enfants aient de beaux souvenirs de leur enfance, et parfois, c’est à la ferme qu’ils s’en fabriquent pour la vie.