Régions 18 décembre 2021

Le défi de la proximité urbaine tourné à l’avantage des producteurs

SAINT-SAUVEUR – Jasmin Mathieu, de la Ferme Caribou située à Terrebonne, évite les heures de pointe pour transporter son maïs ensilage, car le seul chemin qui relie certaines de ses terres à sa ferme traverse le centre-ville du secteur de La Plaine.

Et les nombreux tracteurs requis pour déplacer de forts volumes de maïs volatile s’avèrent dérangeants pour les résidents. Sans compter que les risques d’accident sont plus grands. « Cette année, on a déplacé 15 000 tonnes en 15 jours. […] On le voit que ça dérange les gens », a-t-il raconté, le 8 décembre, dans le cadre du Rendez-vous d’expertise sur les fermes de 100 vaches et plus, à Saint-Sauveur. Trois producteurs des environs y ont été conviés pour aborder les défis, mais aussi les occasions d’affaires, que représente la proximité entre leur ferme de plus de 200 kg de quota et le milieu urbain.

Tous les trois estiment que les efforts de bonne entente et de communication avec les citoyens sont essentiels. Avec l’accord des voisins, Jasmin Mathieu envisage par exemple un nouveau tracé pour le transport du maïs à travers les champs, afin d’éviter les zones urbaines. « On parle beaucoup avec les gens. On les invite à notre ferme pour qu’ils comprennent notre réalité. Ça devient même un avantage d’être proche d’eux. Ça les intéresse, ce qu’on fait, mais il faut prendre le temps de leur expliquer », a-t-il dit, soulignant le capital de sympathie qu’il parvient à aller chercher en dialoguant avec la population.

L’avantage de la proximité des marchés

Mathieu Charbonneau, copropriétaire de la Ferme Vachalê à Sainte-Anne-des-Plaines, doit se creuser la tête pour que chaque projet d’agrandissement qu’il envisage réponde aux normes de distance, notamment pour les odeurs. « On est toujours trop proche d’une école ou d’une maison », a-t-il souligné.

Le producteur a néanmoins transformé ce défi de proximité en occasion d’affaires, en choisissant cette année d’ouvrir une laiterie. « On se lance dans la transformation laitière. On va offrir des produits transformés à la ferme. On a l’avantage que d’autres producteurs n’ont pas d’être proche des marchés, a-t-il affirmé. Du village, les gens sont à 30 secondes de l’agriculture. »

Quant à Olivier Forget, de la Ferme Forget à Saint-Jérôme, il a assuré connaître beaucoup de succès avec sa compagnie de déneigement. La clientèle, a-t-il fait valoir, est proche et au rendez-vous. Celui qui dispose également d’une érablière estime se démarquer avec la vente en kiosque de produits de l’érable.