Régions 19 septembre 2014

La Ferme Réso décroche une bourse de 8 000 $

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Tel que publié dans Montérégie

MONTÉRÉGIE — Récipiendaires du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole, volet Aide à l’établissement Desjardins, Sophie Brodeur et Rémi Taillon, propriétaires de la Ferme Réso, sont fiers du travail accompli depuis leur établissement en 2011.

C’est en octobre que le Mouvement Desjardins levait le voile sur les lauréats de l’édition 2013 du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole qui souligne l’excellence de jeunes agriculteurs par leurs qualités d’entrepreneurs gestionnaires et de visionnaires.

En Montérégie, c’est à la Ferme Réso à Saint-Dominique, spécialisée en production bovine, que revient ce titre. « On est contents parce que c’est dur de se comparer, surtout dans le secteur du veau, mais aussi avec toutes les productions confondues », admet Sophie Brodeur, 27 ans. « Quand tu reçois un prix comme celui-là, tu réalises que tu ne fais pas ça pour rien », renchérit Rémi Taillon, 29 ans. Le jeune couple de producteurs agricoles pense s’être distingué par sa façon unique de transférer l’entreprise et ses performances, parmi les aspects sur lesquels reposait leur candidature.

Saisir l’opportunité

Paul Brodeur, le père de Sophie, avait fait l’acquisition de la ferme et des terres s’y rattachant en 2002, en copropriété avec Jacques Belda. Jusqu’en 2009, l’exploitation de cette ferme a été confiée tantôt à des employés de M. Brodeur, tantôt à des locataires, sans toutefois obtenir des résultats concluants. Cette année-là, Rémi et Sophie se voient offrir l’occasion de louer la ferme pendant deux ans pour voir les chiffres et s’assurer d’être capable d’en vivre. Tous deux désireux de se lancer en agriculture, le tandem n’hésite pas et plonge. L’expérience s’avère positive puisqu’en 2011, ils rachètent les parts de M. Belda. Un plan de rachat des actions de Paul est déjà établi pour 2021, protégeant toutes les parties. « Ç’a été sa proposition pour nous aider à partir », reconnaît Sophie qui a étudié à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA).

Cette entente a permis de baisser le taux d’endettement du couple Brodeur-Taillon, qui profite de l’expérience de Paul comme gestionnaire et éleveur de veaux. Le partage de main-d’œuvre et d’équipements donne aussi la chance aux deux fermes de réduire leurs coûts de production, d’autant plus que les 120 arpents cultivables de la Ferme Réso sont loués à Paul.

Croissance et indépendance

À l’origine, la Ferme Réso possédait une étable destiné à la finition des veaux de grain d’une capacité de 630 bêtes et un bâtiment destiné à l’élevage à forfait de veaux de lait d’une capacité de 187 têtes. Depuis décembre, la Ferme Réso est devenue totalement indépendante en délaissant le veau de lait pour accueillir des veaux de grain en démarrage. La famille affirme profiter de davantage de flexibilité au niveau du travail et de l’approvisionnement en intrants et en veaux sevrés. « Ici, on peut produire autour de 1 900 veaux par année et on vient d’augmenter de 500 têtes, donc on pourrait aller jusqu’à 2 400 veaux par an », indique Rémi.

Avec Paul, le couple forme donc une équipe complémentaire et la relève se prépare également, la famille comptant déjà trois garçons, encore en bas-âge. « Une entreprise prospère à dimension humaine, voilà notre passion et notre projet de relève agricole », fait valoir le couple.