Régions 22 septembre 2021

De nouveaux vergers se regroupent en Gaspésie

Alors qu’il n’y en avait que très peu auparavant, une quinzaine de vergers d’arbres fruitiers présentant un potentiel de commercialisation ont vu le jour en Gaspésie ces cinq dernières années. Pour améliorer leurs chances de réussite et développer une expertise locale, ces nouveaux joueurs se sont regroupés en formant l’Association des producteurs fruitiers de la Gaspésie, avec l’aide de la fédération régionale de l’Union des ­producteurs agricoles (UPA).

« Ils sont venus nous voir pour nous demander de les aider et on a accepté. Avec le regroupement, on peut aller chercher du financement de programmes existants, par exemple auprès du MAPAQ [ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation] et du Collectif en formation agricole, pour faire de la recherche et du développement, mais aussi pour offrir de l’accompagnement et des formations aux nouveaux joueurs », explique Germain Babin, agent syndical de spécialités à l’UPA Gaspésie – Les Îles, qui coordonne le projet. L’association regroupe une quinzaine de membres à l’heure actuelle.

Des jeunes qui « partent de zéro »

En plus des quelques retraités qu’il intègre, le regroupement est composé principalement de jeunes qui « partent de zéro », remarque Germain Babin. Ceux-ci visent surtout la vente de produits transformés pour le marché de proximité. Ce sont des propriétaires de vergers de pommes, de prunes, de poires et aussi de camerises en démarrage, qui pour la plupart n’ont pas commencé ou commencent tout juste la commercialisation.

Pour Joshua Burns, qui a planté ses premiers arbres dans son verger il y a six ans, la création d’une association de producteurs fruitiers en Gaspésie est un game changer. Photo : Gracieuseté de Joshua Burns
Pour Joshua Burns, qui a planté ses premiers arbres dans son verger il y a six ans, la création d’une association de producteurs fruitiers en Gaspésie est un game changer. Photo : Gracieuseté de Joshua Burns

Pour Joshua Burns, qui a planté ses premiers arbres fruitiers il y a six ans sur la terre familiale dont il a hérité, à Caplan dans la baie des Chaleurs, la création d’une association en Gaspésie a été un game changer. « Quand j’ai commencé il y a six ans, il n’y avait à peu près personne d’autre qui faisait ça et aucune expertise ici. C’était compliqué. Si je voulais une formation pour la fabrication de jus, je devais me déplacer à Saint-Hyacinthe. Mais maintenant, on voit que le milieu se mobilise pour nous soutenir », témoigne le producteur qui détient 450 pommiers ainsi que des pruniers et des poiriers. À terme, il aimerait se spécialiser en production de cidre. « Je n’ai pas encore commencé la commercialisation, mais j’aimerais vendre des produits transformés d’ici deux ou trois ans », ajoute celui qui est également directeur d’une succursale SAQ.

Depuis la création de l’association, des formations en ligne à coûts modiques ont été offertes aux membres, notamment sur les techniques phytosanitaires à appliquer en production biologique ou encore sur la production de jus de fruit. De l’accompagnement directement à la ferme est également prévu maintenant que le contexte sanitaire le permet.

Selon le président de l’association, Louis Bigaouette, un tel regroupement représente une belle occasion de réseautage et d’échange. « On voit une émergence de fermes de petits fruits et je pense que la création de l’association en a incité d’autres à se lancer. Moi, ce que j’observe chez les membres, c’est qu’ils sont très dynamiques et que leurs projets avancent rapidement », note cet ancien producteur de sapins, qui s’est récemment tourné vers la culture de pommes et de poires

Une route des vergers en Gaspésie?

Pour aider les producteurs dans leur mise en marché, le développement d’une stratégie de commercialisation qui regrouperait les membres de l’association est également sur la table. « On va commencer à analyser ça cet automne. Ce qu’on aimerait, c’est une signature collective comme la création d’une route des vergers gaspésiens avec des produits diversifiés à chaque ferme », explique M. Babin, qui estime que les producteurs bénéficieraient ainsi d’une belle visibilité auprès des touristes.