Régions 19 septembre 2014

À qui appartient l’Abitibi-Témiscamingue?

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Tel que publié dans Ouest du Québec

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE — Le 21 novembre dernier, la Chaire Desjardins en développement des petites collectivités de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue tenait une journée de réflexion et d’échanges sur la thématique de la propriété et l’accaparement des terres.

Ce forum régional s’inscrivait dans le cadre du 20e anniversaire de la Chaire et la Fédération régionale y était.

À cette occasion, le géographe et universitaire français Alain Gueringer a exposé quelques exemples illustrant la diversité des situations de la propriété des terres agricoles en France. Le premier constat montre que la réalité dans ce pays s’avère très différente de celle du Québec, entre autres, par le fait que 75 % des fermiers sont locataires de leurs terres. M. Gueringer a réalisé une analyse détaillée des propriétaires, afin de développer des outils d’intervention sur le foncier agricole, très variés, selon le territoire. Il a donné l’exemple de Terre de liens, qui permet de maintenir l’usage des terres à des fins agricoles, sans viser une propriété par les agriculteurs.

Aussi, les résultats d’une recherche réalisée par la Chaire sur la question de la propriété et de l’utilisation des terres en Abitibi-Témiscamingue ont été présentés. Ceux-ci démontrent que 84 % des terres de la région sont possédées par des résidents. Malgré ce fort taux de propriété régionale, plusieurs participants ont mentionné la pertinence de se préoccuper du phénomène de l’accaparement qui comporte plusieurs enjeux.

Le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, représenté par Marie-Joëlle Brassard, a ensuite tracé le portrait d’un modèle de coopérative de développement régional agricole. Les objectifs consisteraient, entre autres, à préserver l’usage des terres et à constituer un levier de développement régional.

Pour clore l’avant-midi, Cassandre Hervieux-Gaudreau, de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA), a dépeint les enjeux de la propriété des terres pour l’agriculture. Pour les producteurs de la région, les principaux enjeux concernent le maintien de la dynamique agricole et de la vitalité des milieux ruraux, l’établissement de la relève ainsi que la préservation du nombre de fermes.

En après-midi, des ateliers ont permis de mieux saisir la portée des plans de développement de la zone agricole (PDZA) et de se questionner sur la propriété des terres dans les municipalités dévitalisées.

Finalement, le ministre de l’Agriculture, François Gendron, présentait les bonifications apportées à la Loi sur l’acquisition de terres agricoles par des non-résidents. Il a insisté sur les nouveaux critères qui doivent guider la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) et le resserrement des règles d’acquisition des terres par les non-résidents.

Le forum s’est conclu par une table ronde sur le développement local. La participation des représentants de l’UPA à cette journée s’est avérée fort pertinente pour approfondir le sujet et partager les visions du monde agricole avec des intervenants du secteur municipal, de la recherche et de divers ministères.