Élevage 16 août 2021

Une entente qui survient « juste avant que le bouchon saute »

L’entente de principe conclue dans la nuit du 13 au 14 août entre la direction d’Olymel et le syndicat des employés de son usine de Vallée-Jonction, dans Chaudière-Appalaches, arrive à un moment où les éleveurs de porcs se sentaient pris à la gorge.

Le syndicat doit soumettre dans les prochains jours la proposition à ses membres qui devront l’approuver pour mettre fin à la grève qui dure depuis le 28 avril dernier. « On a hâte de voir l’issue, commente Louis-Philippe Roy, président du Syndicat des éleveurs de porcs des Deux-Rives et producteur de porcs à Saint-Michel, dans Chaudière-Appalaches. On arrivait à un stade où les éleveurs manquaient de place. C’était une question de semaines avant que le bouchon saute! » confie-t-il.

À Saint-Elzéar, dans la même région, Simon Breton, propriétaire de l’entreprise Maxsiporc, confirme qu’il s’agit de la pire problématique d’espace jamais vécue par les éleveurs. « On a surpassé la période de porcs en attente pendant la COVID. J’ai des porcelets qui sortent et on ne peut plus les mettre nulle part. On a hâte de retrouver les crochets! » lance-t-il avec espoir.

<em>« On sait qu’il y a encore un petit coup à donner, qu’on va souffrir encore une petite fois. Et on n’a pas le choix, mais on sait que ça achève. C’est ça qui est encourageant. » - Simon Breton.
« On sait qu’il y a encore un petit coup à donner, qu’on va souffrir encore une petite fois. Et on n’a pas le choix, mais on sait que ça achève. C’est ça qui est encourageant. » – Simon Breton.

 Prochaines étapes

Il reste encore beaucoup d’incertitude quant au moment où le vote des syndiqués se tiendra et au protocole de retour au travail. « J’avais d’abord entendu que le vote aurait lieu jeudi ou vendredi, mais c’était beaucoup trop tard. Il a donc été devancé à mardi soir, rapporte M. Breton. Pour nous, c’est important, car chaque jour d’abattage compte », ajoute-t-il.

Car si les Éleveurs de porcs du Québec sont parvenus jusqu’ici à gérer les cas les plus urgents en priorité, les solutions commencent à manquer.  « C’est comme ça qu’on s’en est sortis jusqu’ici, mais c’est ce qu’on est plus capables de faire maintenant. On ne sait plus quoi faire quand un éleveur a des porcelets sevrés et qu’il ne sait plus où les mettre, parce qu’on n’a plus de place. L’entente de principe vient donner un peu d’espoir à tout le monde, même si la situation est encore sous tension dans les élevages », dit-il.

Selon M. Roy, ce stress sur les épaules des éleveurs pourra diminuer quand le protocole de redémarrage de l’usine sera connu. On pourra alors savoir à quoi s’en tenir et savoir quand nos porcs en attente pourront recommencer à diminuer ».

Louis-Phillipe Roy. Archives / TCN
Louis-Phillipe Roy. Archives/TCN

 

Les Éleveurs de porcs du Québec, qui ont réagi à l’entente de principe par voie de communiqué, le 14 août, soulignent que « la partie n’est pas encore gagnée » et que « beaucoup de travail attend encore les éleveurs. »

Olymel et le syndicat des employés de l’usine de Vallée-Jonction se refusent à tout commentaire avant que les syndiqués se prononcent sur la proposition. Le syndicat n’a pas confirmé quand aurait lieu ce vote.