Élevage 8 janvier 2020

Un poulet tout noir de la crête aux pattes

YAMACHICHE — L’Ayam Cemani est une créature venue d’Indonésie, un poulet 100 % noir : la crête, les yeux, la peau, les os, la langue et même parfois la chair. Éric Ferron et Chantal Rondeau, d’Au chant du coq à Yamachiche, comptent parmi les rares au Québec à en posséder.

Chantale Grenier est fascinée par la couleur noire du poulet qu’elle élève. Photo : Gracieuseté de la Ferme Réjean Lassonde
Chantale Grenier est fascinée par la couleur noire du poulet qu’elle élève. Photo : Gracieuseté de la Ferme Réjean Lassonde

« J’ai découvert cette race particulière sur la page Facebook de Poules et Cie, il y a cinq ou six ans. Un producteur de Drummondville en élevait une cinquantaine pour la chair. Pour des raisons que j’ignore, il voulait totalement s’en départir », raconte M. Ferron, qui est un grand amateur de poulets de races de fantaisie, toujours en quête de nouveauté.

Il a alors acheté trois poussins à 100 $ chacun. Les poulets, eux, se détaillaient 1 000 $ l’individu. Depuis, le producteur vend des œufs féconds, des poussins et des poules ou des coqs vivants de tout âge. La demande provient surtout des gens qui élèvent des poules en ville et des collectionneurs de poulets de race et d’ornement.

Les producteurs possèdent d’autres races pures de poulets de fantaisie, comme les poules Chantecler, Light Sussex et de Marans. « Élever des races peu communes est notre manière à nous de les préserver et d’éviter ainsi qu’elles s’éteignent », fait valoir Éric Ferron. En plus des poules, le couple cultive deux acres d’ail. Il est en attente de la certification bio d’Ecocert Canada. Mme Rondeau fabrique aussi du savon artisanal à partir d’huile végétale et de graisse animale.

Une couleur qui fascine

Chantale Grenier, de la Ferme Réjean Lassonde à Repentigny, élève l’Ayam Cemani en raison de sa couleur. « J’aime les films d’horreur et de vampires. Le fait que ce poulet soit tout noir me fascine. En Indonésie, on l’utilise dans des rituels », explique celle qui a investi beaucoup de temps et d’argent pour obtenir cette race peu commune.
Après un an de recherche, elle a en effet fait venir 24 œufs à couver des États-Unis à raison de 50 $ US chacun. Chantale Grenier vend ses bêtes entre 100 $ et 1 000 $ en fonction de l’âge de l’individu. À ce prix, elle précise que personne d’autre qu’elle ne peut entrer dans le poulailler.

« C’est la viande qui coûte le plus cher au monde! affirme-t-elle. On la retrouve parfois sur le menu de certains restaurants, mais à un prix d’or. Je me suis informée auprès de certains Indonésiens pour connaître des recettes typiques. C’est une viande maigre qui goûte un peu plus fort que le poulet. » Même si la viande de ses poulets est noire, elle précise que la chair peut parfois tirer sur le gris.

La dame élève également, avec son conjoint Réjean Lassonde, du bœuf Wagyu et des chevaux miniatures.

Qu’est-ce que l’Ayam Cemani?

Il s’agit d’une petite race de poulet originaire d’Indonésie. « Le coq peut peser à peine entre 0,90 et 1,81 kg [2 et 4 lb] et la poule 1,36 kg [3 lb] au maximum », précise l’éleveur Éric Ferron. Selon lui, l’Ayam Cemani est très facile à élever. Il peut tolérer le froid, est très vigoureux et est doté d’une bonne génétique.

Ne cherchez toutefois pas l’Ayam Cemani en épicerie, car selon Les Éleveurs de volailles du Québec, il n’existerait aucun producteur commercial de cette viande.

 

Francine St-Laurent, collaboration spéciale