Élevage 23 avril 2021

Un outil de suivi génétique pour les races patrimoniales

Un outil public d’information et de suivi génétique des races patrimoniales du Québec est en voie d’être développé. Le projet, qui vise à sauvegarder la poule Chantecler et le cheval Canadien, sera financé par une campagne en ligne.

L’Association québécoise de la volaille Chantecler (AQVC) et Races patrimoniales du Québec se sont alliés dans cette aventure, avec l’espoir de faire un pas de plus pour la préservation des races patrimoniales québécoises. Les concepteurs s’inspireront de l’outil de suivi du Réseau laitier canadien, qui documente déjà la vache Canadienne, pour en développer de semblables pour le cheval Canadien et la poule Chantecler.

« Ces outils de référence en ligne seront accessibles au public. Supporteurs et éleveurs pourront s’en servir pour le suivi et l’amélioration génétique, ainsi que la sélection des sujets en vue de la reproduction. L’objectif est de faciliter la conservation d’une diversité génétique, tout en maintenant les attributs premiers des races patrimoniales du Québec », mentionne David Auclair, président de l’AQVC.

Sous forme de tableau, l’outil permettra de recenser des informations utiles au suivi génétique. La généalogie, le poids et la taille, les résultats d’exposition et des données de contrôle de production, comme la quantité d’œufs produits, pourront ainsi être consignés pour chaque individu.

Le cheval Canadien, la vache Canadienne et la poule Chantecler sont les trois races reconnues par la Loi sur les races animales du patrimoine agricole du Québec.

Un peu d’histoire

La vache Canadienne est une petite vache noire issue de la descendance des premières vaches arrivées de France par bateau entre 1608 et 1620. Jusqu’à ce que le régime anglais fasse venir d’autres vaches, telles que la Jersey à partir de 1820, la vache Canadienne a évolué en vase clos, produisant des individus bien adaptés à notre climat. Selon l’Association de mise en valeur des bovins de la race Canadienne, il ne resterait pas plus de 400 purs sangs à travers le monde, dont moins de 300 au Québec.

Le cheval Canadien a sensiblement la même histoire. L’Association québécoise du cheval canadien estime à 4 136 individus les descendants d’un troupeau envoyé par la France dans les années 1600, et qui se sont multipliés entre eux pendant une centaine d’années. Le petit cheval noir, surnommé le cheval de fer, a la réputation d’être particulièrement ­vaillant et résistant au froid.

La rustique poule Chantecler a par ailleurs été développée par le frère Wilfred, un moine de l’Abbaye d’Oka. Il n’y en aurait plus que 1 500, selon l’évaluation de l’AQVC.

L’objectif de la campagne de financement est d’amasser 10 000 $, un montant qui servira à payer les deux développeurs et le concepteur Web qui élaboreront l’outil en ligne. « En général, nos activités avancent beaucoup grâce au bénévolat, mais pour ce projet, nous n’avions personne de cette expertise dans notre réseau. Ça ne rentrait pas non plus dans les critères des projets financés par le [ministère de l’Agriculture], donc nous n’avons pas trouvé de financement de ce côté non plus », explique David Auclair.

En date du 7 avril, 1 800 $ avaient été amassés. Pour plus d’informations : bit.ly/3wCZr3y