Élevage 14 septembre 2021

Un fonds d’aide réclamé en prévision de futurs conflits

Les Éleveurs de porcs du Québec demandent la création d’un programme de compensations financières pour les productions agricoles qui subissent les contrecoups de tensions politiques internationales ou encore de grèves ou de lock-out. Cette demande, qualifiée de « prioritaire » par l’organisation, fait partie d’une série d’autres adressées aux partis politiques dans le cadre de la campagne fédérale 2021.

Elle fait également écho à plusieurs situations vécues successivement par les producteurs porcins dans les dernières années, où ils ont fait les frais de conflits qui ne sont pas directement les leurs. Si la grève des employés de l’usine Olymel de Vallée-Jonction en est le plus récent exemple, l’embargo de la Chine sur la viande de porc canadien comme forme de représailles à des tensions politiques internationales en est un autre.

L’incertitude de la Chine

Ces tensions politiques, qui sont toujours d’actualité entre le Canada et la Chine, laissent d’ailleurs planer un climat d’incertitude sur l’industrie. « Car il est très difficile de prédire ce que la Chine fera, indique Geneviève Berthiaume, responsable de la division Économie et gestion au Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). Selon elle, l’épidémie de peste porcine africaine dans le cheptel chinois, qui n’est pas encore totalement réglée, ne prédit en rien les décisions du gouvernement.  « Car les questions politiques passent souvent avant tout autre chose pour la Chine, même avant les besoins alimentaires de sa population », soutient-elle.

Lors de l’embargo de 2018-2019, les porcs québécois avaient dû être écoulés au rabais dans d’autres marchés d’exportation pour éviter les pertes, ce qui avait entraîné une baisse importante de revenu pour les éleveurs. Mme Berthiaume ajoute toutefois qu’une certaine partie des exportations peut toujours être acheminée vers la Chine par l’intermédiaire de Hong Kong, qui est en ce moment « un canal en zone grise ». « Les exportations ne tombent donc jamais totalement à zéro, à moins que cette porte soit aussi bloquée si un nouvel embargo survient »,
spécifie-t-elle.