Élevage 8 février 2019

Moins de « tolérance » pour les producteurs?

Les Producteurs de lait du Québec (PLQ) espèrent régler, une bonne fois pour toutes, le problème d’accumulation excessive de tolérance. À la recherche d’une solution à long terme, l’organisation sonde actuellement ses membres à l’occasion de la traditionnelle tournée d’information des groupes locaux. 

La marge de tolérance permet aux élevages de produire entre +10 et -30 jours de leur contingent, et ce, sans pénalité. Cette flexibilité de 40 jours donne la possibilité de faire face aux aléas de la production laitière et à sa saisonnalité.

En 2018, l’accumulation importante de tolérance négative (journées non produites accumulées), jumelée à une production dépassant la demande et à des stocks de beurre atteignant des niveaux historiques a fait craindre le pire. 

Les PLQ proposent donc de diminuer l’accumulation du nombre de jours de tolérance. Ils suggèrent deux options : faire passer la fourchette à 25 jours (+10/-15) ou à 30 jours (+10/-20). Les producteurs bénéficieraient d’un délai de 24 mois, soit jusqu’en août 2021, pour s’ajuster à cette réduction. Cette proposition est également soumise aux éleveurs des autres provinces de l’est du Canada (P5). Dans les différentes régions du Québec, les avis semblent partagés quant à la diminution de cette « flexibilité ». 

Location

Cette limitation pourrait être combinée à un système centralisé de location de crédits de tolérance. De cette façon, les producteurs qui surpassent leur tolérance négative pourraient louer ce quota non produit et non reportable. Plusieurs options sont sur la table. Par le passé, la location de quota a toujours été rejetée par les producteurs. Ceux qui s’y opposent ne veulent pas que les éleveurs reçoivent de l’argent pour leur quota non produit.

Aide à la relève

Les participants à la tournée de consultation ont pu également prendre connaissance des modifications proposées au programme d’aide à la relève. Son comité de révision recommande cinq changements : hausser l’âge maximal de 35 à 40 ans pour l’accès au programme, permettre la détention de parts de la ferme depuis plus de 12 mois, augmenter de 5 à 10 kg la quantité maximale de quota prêtée par entreprise (remboursement à raison de 2 kg/an) de même qu’offrir un prêt progressif en fonction de la formation. Finalement, le comité suggère d’établir à 30 % la détention de parts de la ferme afin d’accéder au programme.

Les assemblées générales annuelles (AGA) des 14 groupes régionaux commenceront une fois la tournée d’information terminée. Elles s’échelonneront du 25 février au 12 mars. L’AGA des PLQ se tiendra quant à elle en avril.