Élevage 16 juin 2020

Les éleveurs seront payés selon un « cut out » ajustable

Malgré les dépenses exceptionnelles engendrées par la pandémie de la COVID-19 dans les abattoirs, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a jugé, dans une décision rendue le 10 juin, que le prix payé aux producteurs sera de nouveau basé sur la carcasse reconstituée (cut out) selon la formule appliquée dans la convention de mise en marché en vigueur. Le prix du cut out sera toutefois ajustable, jusqu’au 16 juillet, pour contrer les aléas du marché.

Depuis le 11 mai, la formule de prix de la convention a été remplacée par celle proposée par les Éleveurs de porcs du Québec (ÉPQ), une formule intérimaire combinant à 50 % l’ancienne formule basée sur le prix du porc vivant américain et à 50 % la nouvelle formule basée sur le prix américain de la carcasse reconstituée. Lors des audiences des 28 et 29 mai derniers, Olymel a proposé une formule de 75 %-25 %. Toutefois, la Régie précise dans sa décision que ces deux formules ne reposaient pas sur une logique de marché et qu’il était nécessaire de créer une mesure qui réponde à la grande volatilité des prix sur le marché porcin nord-américain.

La Régie établit donc dans sa décision que le ratio entre le prix du porc vivant et celui du cut out ne pourra descendre en dessous d’un seuil temporaire de 65 %. Lorsque le ratio sera inférieur à 65 %, le prix du cut out sera remplacé par le calcul suivant : le prix du porc vivant divisé par 65 %. La formule de prix de la convention sera calculée en fonction de ce nouveau cut out ajusté. Lorsque le ratio sera supérieur à 65 %, les prix réels s’appliqueront.

La formule basée sur le cut out ajusté s’appliquera rétroactivement au 27 avril, et ce, jusqu’au 16 juillet.

Le président des Éleveurs, David Duval, se dit heureux de voir la Régie rétablir la formule de prix de la convention en vigueur. « Toutefois, nous devons exprimer une certaine déception que la Régie choisisse de plafonner temporairement la formule, alors que les acheteurs ont profité pendant de nombreux mois du décrochage entre le prix du porc vivant et celui des coupes », a-t-il affirmé.

Vente à rabais suggérée

Régler le problème des porcs en attente d’être abattus est la priorité pour les Éleveurs. Selon la Régie, une alternative n’a pas été « suffisamment explorée » par ces derniers : la vente du porc au rabais, y compris à des personnes qui ne sont pas des acheteurs au sens de la convention. « La question se pose et mériterait que les ÉPQ agissent. Cette alternative est certainement préférable à un abattage humanitaire des porcs et permettrait peut-être de donner un peu de répit aux acheteurs, à moins bien sûr qu’ils ne jugent plus intéressant de profiter des aubaines », lit-on dans la décision.