Élevage 20 avril 2019

Les éleveurs ontariens contraints d’adopter le chargement modulaire

Les transformations se font à la vitesse grand V en Ontario, où les éleveurs ont l’obligation de mettre en place un système de chargement modulaire des oiseaux dans tous leurs bâtiments d’ici le 31 décembre 2024.

Toutes les nouvelles constructions de poulaillers n’auront dorénavant qu’un seul étage. Quant aux poulaillers de deux étages déjà existants, des travaux de renforcement approuvés par un ingénieur devront être effectués sur le plancher du haut afin de soutenir le poids du nouveau système de chargement modulaire.

« Ce serait mentir de dire que cette mesure a été bien accueillie », explique Robert Laplante, propriétaire de Laplante Poultry Farms, à Sarsfield près d’Ottawa. Ce dernier possède deux poulaillers dans lesquels il élève environ 480 000 oiseaux. « On est bien conscients des pressions exercées sur les abattoirs et les entreprises de transformation par les groupes de défense des animaux et qui se répercutent sur nous », mentionne-t-il.

Selon l’organisation Chicken Farmers of Ontario (CFO), environ 1 200 fermes familiales, pour un total de 2 000 bâtiments, sont visées. La majorité d’entre elles (55 %) ont des poulaillers de deux étages et 7 %, de trois.

Une porte-parole de l’organisation, Sarah Andrewes, a mentionné à La Terre qu’il était impossible d’obtenir la valeur moyenne des rénovations à réaliser. Elle a toutefois précisé qu’à la fin de 2018, environ 40 % des éleveurs s’étaient engagés dans un processus de rénovation.

Compensation des abattoirs

Pour compenser les investissements qu’ils doivent réaliser, les éleveurs obtiendront des abattoirs 1,2 ¢/kg de plus que le prix de référence pendant une période de sept ans.

Les systèmes modulaires permettent aux établissements de transformation d’intégrer le processus d’étourdissement au gaz dans la zone de réception des oiseaux avant l’accrochage. Cela signifie que les volailles vivantes ne sont manipulées qu’une fois, ce qui améliore leur confort, de même que la qualité et la salubrité de la viande.

Puisque l’ouverture sur le dessus des tiroirs est plus large que celle des cageots à volaille habituels, l’inconfort associé à la mise en cage des volailles est grandement atténué.

M. Laplante, lui, n’aura pas de travaux majeurs à exécuter parce que ses bâtiments n’ont qu’un étage. « On a été précurseurs dans la province, dit-il. Lorsqu’on a construit nos poulaillers, il y a 25 ans, on passait pour des marginaux parce qu’on avait opté pour des bâtiments sur un seul plancher. Il a fallu aller en Nouvelle-Écosse pour en visiter. »