Élevage 1 mars 2011

Ferme La Rioule – Victoriaville

En 1997, Fabienne et Stephan Acherman, qui arrivent de Suisse, achètent une ferme laitière. Lorsqu’au printemps 2006 le système de traite brise, le réparateur leur parle alors de l’élevage de chèvres laitières. « Nous savions que nos bâtiments devaient être rénovés; tout était à refaire », relate Stephan Acherman. Après réflexion, le couple décide tout de même d’effectuer ce virage. Avec l’aide de deux amis, Normand et Jocelyn Camiré, Stephan transforme entièrement le bâtiment et construit une aile supplémentaire. « Il y avait beaucoup à faire et il fallait tout réaliser au moindre coût possible. En trois mois, nous avons refait les fondations, coulé du béton dans les parcs, aménagé une pouponnière, un bloc d’enclos isolés pour les boucs ainsi qu’une salle de traite. Un premier groupe de 100 chèvres est arrivé en octobre », se rappelle l’éleveur, dont le troupeau compte présentement un cheptel caprin de 200 laitières.

M. Acherman a fabriqué ses mangeoires en bois franc : « Toutes les chèvres ont une place à l’auge afin de limiter leur stress. » Dès le départ, les éleveurs avaient prévu désaisonnaliser l’accouplement afin de stabiliser la production de lait. « Diverses méthodes permettent de supprimer l’incidence des phénomènes saisonniers sur les chèvres. Nous avons choisi la moins chère, celle qui fait appel à la lumière », précise Stephan Acherman. En février-mars, les chèvres, qui doivent jouir de journées longues, sont soumises à la lumière pendant 18 heures. En avril-mai, elles vivent une période de jours courts, soit 18 heures de noirceur. « La durée où il est nécessaire que les bêtes se trouvent en pleine noirceur est relativement courte. Comme le reste de l’année je voulais que mes bêtes bénéficient de la lumière naturelle, l’aile est donc munie de fenêtres que je bloque simplement avec des panneaux de contreplaqué. Des portes coulissantes ferment l’extrémité », indique M. Acherman.

La pouponnière compte plusieurs parcs. Les chevreaux sont nourris à l’aide d’une louve fabriquée maison : un baril de plastique est taillé et des trous sont percés pour y installer des tétines. À l’extérieur du parc, l’éleveur place un seau de lait dans lequel il dépose les tuyaux de chacune des tétines. Les quatre boucs sont gardés dans des enclos isolés. La salle ayant été initialement conçue pour traire 200 vaches à l’heure, de 33 à 35 chèvres peuvent y prendre place de chaque côté des quais de traite. « En tout, je dispose de 12 unités de traite, six de chaque côté. Les tuyaux sont suffisamment longs pour traire 12 chèvres d’un même côté », précise Stephan Acherman. Les chèvres ne reçoivent aucune moulée lors de la traite.