Élevage 19 mai 2022

Devenues des légendes de la ferme après avoir transmis leur génétique

Âgée de 17 ans, Romi a connu une belle carrière de vache laitière Arshire. À la source de six générations de filles encore présentes à la ferme, celle qui a produit 126 000 kg de lait en 12 lactations s’élève désormais au rang d’emblème du troupeau.

Myriam Ledoux et Marc-André Dupuis ont toujours en leur possession Genny, 11 ans, petite-fille de Gloria, morte à 18 ans en 2019. Les éleveurs gardent un beau souvenir de cette vache, qui transmettait sa bonne génétique à sa progéniture. Photo : Gracieuseté de la Ferme René Dupuis
Myriam Ledoux et Marc-André Dupuis ont toujours en leur possession Genny, 11 ans, petite-fille de Gloria, morte à 18 ans en 2019. Les éleveurs gardent un beau souvenir de cette vache, qui transmettait sa bonne génétique à sa progéniture. Photo : Gracieuseté de la Ferme René Dupuis

« Elle transmet sa bonne génétique à sa progéniture. Elle a fait 12 filles classifiées, dont sept excellentes. Sa plus vieille fille va avoir 15 ans », raconte fièrement l’éleveuse Aline Bélanger, de Sainte-Françoise dans le Centre-du-Québec. La « vieille grand-mère », comme elle se plaît à l’appeler, ne produit plus de lait depuis l’an dernier et a perdu son dernier veau, mais n’a jamais eu de problème de santé. « Elle est un peu à la retraite, mais on la garde quand même; on aurait de la misère à se détacher d’elle. Romi, c’est une vache d’exception, dont la génétique et la conformation sont supérieures. C’est devenu notre mascotte. »

Gloria est décédée en 2019 à l’âge de 18 ans, mais a laissé sa marque dans le cœur de ses éleveurs, Myriam Ledoux et Marc-André Dupuis, de Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie. Après avoir fait encan récemment pour se concentrer sur d’autres projets à la ferme, le couple a même décidé de garder la fille et la petite-fille de l’animal, respectivement âgées de 16 et 11 ans, juste pour qu’elles finissent leur vie là où elles ont été élevées. « Une grosse partie du troupeau venait d’elles. Quand t’as la chance de tomber sur une bonne génétique, c’est le fun de travailler avec ça », raconte Myriam Ledoux, dont les vaches se classaient souvent de très bonne à excellente. 

Jamaica, 15 ans, ne quittera pas de sitôt sa ferme de Wotton en Estrie, bien qu’elle soit à « la retraite » depuis deux ans. Ses éleveurs, Daniel Tessier et Christine Vigneault, la gardent eux aussi comme mascotte, estimant devoir une fière chandelle à la « reine de l’étable ». Sa descendance occupe aujourd’hui la moitié du troupeau. « C’était une bonne Jersey qui a produit 83 000 kg de lait en neuf lactations. Elle a été parmi les meilleures vaches de l’étable jusqu’à la fin. Trois de ses filles ont été classées très bonnes », raconte Daniel Tessier. 

Maintenant à la retraite, Jamaica, 15 ans, reste à la ferme à titre de mascotte, même si elle ne produit plus de lait. Attachée à sa vache souche, l’une des premières qu’elle a acquises, Christine Vigneault n’a pas l’intention de s’en débarrasser de sitôt.
Maintenant à la retraite, Jamaica, 15 ans, reste à la ferme à titre de mascotte, même si elle ne produit plus de lait. Attachée à sa vache souche, l’une des premières qu’elle a acquises, Christine Vigneault n’a pas l’intention de s’en débarrasser de sitôt.

 


Ce texte provient d’un dossier sur les « vieilles vaches » paru dans La Terre de chez nous du 18 mai 2022.