Politique 21 mars 2023

23,2 M$ de plus pour rétribuer les pratiques agroenvironnementales

QUÉBEC – Le gouvernement de François Legault prévoit, dans son budget 2023-2024, une bonification de son programme visant à rétribuer les bonnes pratiques en agroenvironnement. Un montant de 23,2 M$ sur deux ans s’ajoute à l’enveloppe totale de 85 M$ déjà consentie.

Rappelons que les pratiques de diversification des cultures, de protection des sols hors saison, de réduction de l’usage des herbicides, d’utilisation de semences non traitées aux insecticides et d’aménagements favorables à la biodiversité sont notamment admissibles à une subvention. Quelque 1 850 entreprises agricoles se sont inscrites à la première cohorte du programme en février 2022 et 1 100 supplémentaires à la deuxième, récemment. 

35 M$ par année pour l’autonomie alimentaire

De 2023 à 2028, un montant de 35 M$ sera injecté annuellement afin d’accroître l’autonomie alimentaire, notamment par la bonification de programmes du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) visant à aider les entreprises à améliorer leur productivité. Le Programme de transformation alimentaire : robotisation et système de qualité, le Programme de soutien au développement des entreprises serricoles et l’Initiative ministérielle en productivité végétale bénéficieront notamment de cet argent. Le financement de la Politique bioalimentaire sera par ailleurs prolongé jusqu’en 2028. Des sommes étaient jusqu’ici prévues jusqu’en 2025. 

Dans son discours prononcé devant les journalistes, le ministre des Finances, Eric Girard, a qualifié son cadre budgétaire 2023-2024 de « prudent et responsable », reconnaissant que les Québécois naviguent dans un contexte économique incertain. « Dans l’ensemble, 2023 sera une année économique difficile, mais le Québec a des avantages indéniables : un taux d’épargne élevé, un taux d’endettement faible, une économie diversifiée […], des finances publiques solides, et oui, le stimuli fiscal arrive au bon moment », a-t-il déclaré, en référence aux baisses d’impôts pour les contribuables que son gouvernement a annoncées dès cette année.


Ce qu’ils ont dit

Ça prendrait beaucoup plus d’argent pour faire la transition écologique [et rester compétitifs par rapport aux Américains]. […] Le statu quo budgétaire en agriculture, c’est nettement insuffisant pour répondre aux attentes sociétales et à la hausse de taux d’intérêt.

Charles-Félix Ross, directeur général de l’Union des producteurs agricoles

[Nous] reconnaissons l’effort du ministre Girard, qui a confirmé ce que nous espérons être une première – et non une dernière – annonce afin de concrétiser l’engagement électoral de 50 M$ de son parti pour soutenir le virage agroenvironnemental qui est en cours au Québec.

Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec

On est en demande pour avoir plus de travailleuses de rang dans certaines régions. On espère que les sommes promises en santé mentale tiennent compte du milieu agricole.

Pierre Rhéaume, vice-président d’Au cœur des familles agricoles

En congrès [il y a quelques semaines], les relèves ont toutes demandé une augmentation substantielle du budget du MAPAQ, puisqu’il faut que le gouvernement se donne les moyens de soutenir adéquatement la relève. C’est décevant de voir que le gouvernement a choisi le statu quo.

Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec

Avec des engagements additionnels de 856,3 M$ sur 5 ans en agriculture, le budget présenté par le ministre des Finances envoie un signal fort dans un contexte économique complexe. Il vient confirmer la volonté de notre gouvernement de poursuivre notre important chantier sur l’autonomie alimentaire et l’accélération des meilleures pratiques agroenvironnementales. Dans les prochains mois, j’annoncerai une série de projets qui contribueront à dynamiser le secteur agricole et bioagroalimentaire.

André Lamontagne, ministre de l’Agriculture du Québec