Économie 21 octobre 2020

Les prix du porc restent bas malgré la demande chinoise

La demande chinoise aurait pu faire augmenter les prix du porc sur les marchés mondiaux, mais ils sont demeurés bas en Amérique du Nord ces derniers temps, a souligné le vice-président principal des ventes et du marketing chez Olymel, Richard Davies, lors d’un webinaire organisé par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, le 6 octobre.

Plusieurs raisons expliquent le déséquilibre observé sur les marchés mondiaux, a affirmé M. Davies, qui a  rappelé que la peste porcine africaine présente en Chine crée un déficit de 20 à 25 millions de tonnes de viande de porc par année depuis deux ans. D’une part, les principaux pays exportateurs de porcs n’ont pas la capacité de combler la demande chinoise et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ne permet toujours pas aux producteurs américains d’occuper les parts de marché négociées dans le récent accord commercial entre ces deux pays. D’autre part, même si l’offre était disponible sur le marché mondial, la Chine n’aurait pas les infrastructures nécessaires pour accueillir, stocker et distribuer
20 millions de tonnes de viande de porc par année sur son marché intérieur. « C’est ce qui explique en partie qu’il n’y ait pas une normalisation ou un équilibre des prix au niveau de la planète », a soutenu l’expert.

La peste porcine africaine a également déstabilisé Agropur sur le marché américain, a indiqué son président Roger Massicotte. « La Chine était notre plus grand acheteur de poudre de lactosérum aux États-Unis pour son cheptel porcin et tout d’un coup, il n’y avait plus de cochons là-bas pour manger de la poudre de lactosérum », a-t-il raconté, précisant par ailleurs que son entreprise n’a pas le choix de conjuguer avec l’entrée en vigueur de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Agropur devra trouver, comme les autres transformateurs canadiens, une manière de revaloriser autrement les surplus de solides non gras.

Rappelons que l’entrée en vigueur de l’ACEUM, cet été, a réduit à 35 000 tonnes la capacité d’exportations des industriels laitiers canadiens sur la scène internationale pour cette catégorie de produits.