Économie 17 mai 2019

Les concessions canadiennes vues par les Américains

Malgré les efforts du gouvernement fédéral de protéger la gestion de l’offre, l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) met à mal le système, comme le démontre l’enthousiasme des Américains devant les concessions canadiennes prévues au nouveau traité de libre-échange.

En février, lors de l’ouverture du Forum sur les perspectives agricoles, la grand-messe du département américain de l’Agriculture (USDA), son économiste en chef, Robert Johansson, n’a pas manqué de souligner que « l’ACEUM élargit [l’accès américain] aux marchés canadiens du lait et de la volaille, élimine les classes laitières 6 et 7 et met de la discipline dans la détermination des prix des solides non gras au Canada ».

Le Conseil américain des exportateurs laitiers et la Fédération nationale des producteurs de lait se frottent aussi les mains.
« Bien que l’ACEUM ne règle pas toutes les politiques problématiques de tarifs du Canada, il a fait des avancées importantes sur ce front, incluant des réformes au controversé système canadien de fixation des prix », se réjouissent les deux organisations.

En avril, la Commission du commerce international des États-Unis a publié une évaluation des impacts potentiels de l’ACEUM sur l’économie américaine. De façon globale, l’entente n’ajouterait que 0,35 % au produit intérieur brut du pays et 0,12 % au nombre d’emplois. La Commission souligne toutefois les changements « significatifs » de l’ACEUM par rapport à l’Accord de libre-échange nord-américain dans les secteurs laitier et avicole. Selon ses prévisions, les exportations de volailles vers le Canada pourraient bondir de 50 % au terme des six ans de mise en œuvre de l’entente. Du côté de l’industrie laitière, la Commission prédit une augmentation de 0,1 % de la production, mais une croissance de 7 % des ventes à l’extérieur du pays, majoritairement vers le Canada. Celles-ci pourraient grimper de 227 M$ à la 6e année de l’Accord.

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