Économie 3 juin 2020

Le cannabis tire le revenu agricole 2019 vers le haut

La production de cannabis a fait croître le revenu agricole canadien et québécois en 2019. Au Québec, les revenus à la ferme ont grimpé de 8,4 % par rapport à l’année précédente, mais la province reste celle où la dette s’est le plus accrue, selon le rapport dévoilé le 26 mai par Statistique Canada. 

L’économiste agricole en chef chez Financement agricoles Canada, Jean-Philippe Gervais, soutient toutefois qu’en excluant le cannabis des revenus, la croissance québécoise a été de 6,1 % par rapport à 2018. « Au Québec, avec une croissance du revenu de 6,1 %, sans le cannabis, on a une bonne croissance du revenu », dit-il.

Le cannabis est cependant une industrie naissante, qui a enregistré une « grosse croissance » en termes de revenus bruts en 2019. Impossible pour l’économiste de prédire la tendance pour 2020. « Les revenus bruts ont augmenté, mais il n’y a aucune donnée sur la profitabilité des entreprises, ce qui nous permettrait de comprendre comment la production va évoluer en 2020 », affirme ce dernier.

Croissance dans le porc

Malgré la fermeture du marché chinois pendant quatre mois en 2019, les revenus issus de la production porcine ont crû de 15 % au Québec, alors que la moyenne nationale s’est appréciée de 11 %. « On sait qu’il y a eu une embellie au niveau du prix [à cause de la nouvelle formule de prix] avant la fermeture du marché chinois […] et au Québec,  on est bien positionnés sur les marchés d’exportations», souligne l’économiste.

La croissance laitière québécoise a été de 4 % en 2019, soit légèrement moins vigoureuse qu’en 2018. Dans la production végétale, la croissance totale pour la province a été de 11 % en 2019, mais seulement de 4,5 % en excluant le cannabis. Les revenus du soya se sont toutefois dépréciés au Canada en 2019 (7,7 %), notamment à cause du déclin des ventes en Chine. Par contre, au Québec la décroissance a été moindre avec 3,3 %.

Globalement, les dépenses ont augmenté de 5 % sur les fermes du Québec et la dette agricole québécoise a crû de 11,8 % en 2019.

Les statistiques dévoilées pour les trois premiers mois de 2020 permettent à Jean-Philippe Gervais d’affirmer que les agriculteurs québécois étaient dans une bonne posture au niveau des revenus lorsque la pandémie a frappé.