Économie 20 avril 2021

Budget fédéral : de l’aide pour les transformateurs, les TET et les viticulteurs

L’agriculture fait partie des secteurs ciblés dans le budget fédéral déposé le 19 avril pour établir le fondement d’une nouvelle économie durable. Des sommes destinées aux transformateurs, aux travailleurs étrangers temporaires et aux viticulteurs ont été prévues par la vice‑première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland. Les agriculteurs auront par ailleurs accès à l’enveloppe budgétaire attribuée aux actions pour amoindrir les changements climatiques.

Compensation aux transformateurs

Une somme de 292,5 M$ est allouée pour compenser les transformateurs des secteurs agricoles sous gestion de l’offre touchés par l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne et de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Un fonds destiné à l’investissement privé dans les usines de transformation sera ainsi créé.

À la suite du dépôt du budget, le président et chef de la direction du Conseil canadien des transformateurs d’œufs et de volailles, Jean-Michel Laurin, a affirmé par voie de communiqué que ses membres étaient « impatients de travailler avec Agriculture et Agroalimentaire Canada » dans ce dossier.

Travailleurs étrangers temporaires

Le gouvernement a reconduit l’aide financière pour les frais reliés à la quarantaine des travailleurs étrangers temporaires (TET). Une somme de 57,6 M$ est prévue en 2021-2022. Les producteurs pourront recevoir une aide maximale de 1 500 $ par travailleur qui peut être bonifiée à 2 000 $ si l’agriculteur n’a pas les infrastructures nécessaires à sa ferme. Ce montant est valide jusqu’au 15 juin. Il sera par la suite abaissé à 750 $ jusqu’au 31 août. Par contre, le gouvernement prévoit consulter les employeurs et ce dernier montant pourrait être majoré dans certains secteurs. Le Programme d’aide pour l’isolement obligatoire sera ensuite éliminé graduellement.

De plus, le gouvernement affirme reconnaître la vulnérabilité de ces travailleurs. Afin de protéger leur santé, assurer leur sécurité et leur offrir une qualité de vie, le budget prévoit la somme de 49,5 M$ sur trois ans. Ce montant permettra aux organismes communautaires de développer des programmes et des services répondant aux besoins de ces travailleurs. Un financement de 54,9 M$ sur trois ans est aussi prévu pour augmenter les inspections en milieu de travail afin de vérifier que les employeurs offrent des conditions de travail et des salaires adéquats.

101 M$ pour le secteur viticole

Le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Canada a obtenu la somme de 101 M$ sur deux ans à compter de 2022 afin de créer un programme pour aider les viticulteurs du pays à « s’adapter aux défis actuels et émergents, conformément aux obligations commerciales du Canada ». Le gouvernement souligne que « la croissance du secteur viticole canadien au cours des 15 dernières années s’est avérée un succès pour le secteur agroalimentaire canadien ».

Des énergies plus propres financées

Le budget prévoit aussi un plan de relance verte pour lutter contre les changements climatiques et les agriculteurs seront invités à y participer. Une somme minimale de 50 M$ est prévue dans le Programme des technologies propres en agriculture, doté d’une enveloppe de 165,5 M$, pour financer des séchoirs à grains à plus grande efficacité énergétique. Sans compter que 10 M$ sur deux ans est également prévu dans ce programme afin d’encourager l’alimentation des exploitations agricoles avec de l’énergie propre et diminuer la consommation de diesel.

En plus de ce programme et du Programme Solutions agricoles pour le climat de 185 M$, un financement additionnel de 200 M$ sur deux ans, a été budgété pour financer des projets visant à accélérer la réduction des émissions par la meilleure gestion de l’azote, l’adoption des cultures de couverture et la normalisation du pâturage en rotation. Un montant de 60 M$ sur deux ans sera destiné au Fonds des solutions climatiques axées sur la nature, pour protéger les zones humides et les arbres dans les exploitations agricoles, notamment par l’entremise d’un programme pilote d’enchères inversées.