Actualités 19 janvier 2018

Une vie animale intense grouille dans les cannebergières

La vie animale grouille dans les cannebergières. Des chercheurs mandatés par l’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ) ont constaté que cela témoigne de la biodiversité de ce milieu.

Les cinq chercheurs de disciplines différentes qui ont étudié la biodiversité de la faune dans les cannebergières du Québec rapportent y avoir notamment observé des pygargues à tête blanche, des pékans, des grenouilles, des tortues des bois, des épinoches, des couleuvres, des chauves-souris et des hirondelles. Du printemps à l’automne 2016, ils ont parcouru et photographié 11 cannebergières, interrogé leurs propriétaires et pris des notes. De plus, 40 producteurs spécialisés dans le domaine ont répondu à un sondage numérique.

« Les colonies d’hirondelles de rivage, une espèce désignée comme menacée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, m’ont beaucoup surprise », dit Audrey Lachance, coordonnatrice de l’étude. Cette dernière, une technicienne de la faune et botaniste, a été ravie d’enregistrer une telle biodiversité et même des espèces rares dans un contexte de monoculture où l’empreinte humaine est forte. Les réservoirs d’eau et les canaux d’irrigation sont grandement utilisés par les animaux de la faune, parfois pour leur reproduction.

Malgré la forte empreinte humaine laissée dans les cannebergières, celles-ci abritent une grande biodiversité. Crédit photo : Brigitte Verdière
Malgré la forte empreinte humaine laissée dans les cannebergières, celles-ci abritent une grande biodiversité. Crédit photo : Brigitte Verdière

Cet inventaire était une première au Québec. Dans une deuxième phase, en 2017, trois producteurs qui ont participé au projet ont réalisé des aménagements simples favorisant la biodiversité. Pascal Gosselin, d’Atocas Villeroy, a ainsi constitué une bande d’îlots fleuris longue de 500 m. Il a planté des bandes d’arbres (noyers, chênes), des arbustes à fleurs et des peupliers hybrides pour stopper la chute des samares d’érables entre les champs. Enfin, il a mis quelques nichoirs à oiseaux et à chauves-souris qui gobent les papillons de nuit et les moustiques. « Nos aménagements veulent favoriser les ennemis naturels des insectes et le bien-être des abeilles », témoigne le producteur.

Audrey Lachance, coordonnatrice de l’étude sur la faune dans les cannebergières, en plein travail. Crédit photo : Andréanne Blais
Audrey Lachance, coordonnatrice de l’étude sur la faune dans les cannebergières, en plein travail. Crédit photo : Andréanne Blais

Les vieilles fermes plus diversifiées

L’étude a montré que les pratiques culturales, le substrat, la superficie et le type de production conventionnel ou biologique influencent peu la biodiversité de la faune. En revanche, celle-ci est plus forte dans les vieilles fermes où les réservoirs et les canaux d’irrigation, d’allure plus naturelle,
facilitent la connectivité et donc le passage d’animaux. « Les normes actuelles de creusage des bassins sont plus strictes, précise Mme Lachance. Mais dans 25 ans, les fermes récentes afficheront probablement une biodiversité aussi grande. »

L’APCQ s’active maintenant à la troisième phase du projet, soit l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques de la culture des canneberges qui favorise la biodiversité.

Le Portrait de la faune utilisant les cannebergières du Québec, rédigé par Mme Lachance, est disponible sur le site Internet de l’APCQ, à l’adresse notre canneberge.com, rubrique Publications.

Brigitte Verdière, collaboration spéciale