Actualités 2 avril 2019

Une technique pour les minutieux

L’épandage de fertilisants en bande présente de nombreux avantages sur l’épandage à la volée, tant sur le plan agronomique qu’environnemental, mais cette technique exige en contrepartie beaucoup de minutie au moment de l’opération.

« Disons que ça ne prend pas un opérateur cowboy », lance Annie Pellerin, professionnelle de recherche en fertilisation à l’Institut de recherche et développement en agroenvironnement (IRDA).

« Généralement, l’application en bande exige une quantité moindre d’engrais qu’à la volée. » – Annie Pellerin, de l'IRDA
« Généralement, l’application en bande exige une quantité moindre d’engrais qu’à la volée. » – Annie Pellerin, de l’IRDA

Se basant sur des expériences menées de 2014 à 2016 chez des producteurs de crucifères, la chercheuse indique que l’épandage en bande engendrait de meilleurs rendements dans 55 % des cas tout en permettant également des récoltes plus hâtives.

« Pour des sols à faible teneur en phosphore [P] et en potassium [K], l’épandage en bande est recommandé. C’est particulièrement vrai pour le phosphore, qui est un élément peu mobile. Lorsqu’on l’applique en bande, les racines peuvent s’en nourrir plus facilement. » Pour l’azote [N], les études ont révélé que l’épandage en bande s’avérait plus avantageux lors des années plus sèches. De plus, en l’enfouissant dans le sol, on vient contrecarrer la volatilisation naturelle de l’élément.

Sur le plan environnemental, cette méthode d’application des fertilisants se veut également plus bénéfique, explique Annie Pellerin. « Généralement, l’application en bande exige une quantité moindre d’engrais qu’à la volée. Dans les cas de lessivage et d’érosion du sol, si on en met moins, il y en a moins qui risque de se perdre dans la nature. »    

Par contre, la technique demande beaucoup de doigté de la part de l’agriculteur. L’épandeur doit absolument être bien calibré afin d’éviter que les fertilisants se retrouvent en trop grande quantité ou trop près de la racine, provoquant ainsi un risque de toxicité pour le plant.   

Bernard Lepage, journaliste