Actualités 6 janvier 2016

Le sans gluten de la Gaspésie : c’est parti

La production de près de 4 000 tonnes de farine en Gaspésie à partir de grains sans gluten – un projet dont on parle depuis trois ans – est officiellement en marche : les silos sont construits et la meule de même que le trieur optique viennent tout juste d’arriver dans la nouvelle minoterie située à Sainte-Anne-des-Monts. Début mars, les premiers kilos de farine seront produits, jure Patrick Golliot, directeur de La Minoterie des Anciens inc.

L’investissement de 2 M$ permettra de commercialiser des farines, des huiles et des graines décortiquées sans gluten ou certifiées biologiques sans gluten comme le quinoa, le sarrasin, l’avoine et le chanvre. Le projet suscite beaucoup d’intérêt chez différents acheteurs, dont des supermarchés québécois et même une entreprise californienne. L’enthousiasme gagne aussi les producteurs agricoles de la région, puisque la minoterie envisage d’acheter 7 000 tonnes de grains sans gluten, cultivés localement de préférence.

« Nous avons une vision locale. Nous voulons offrir l’encadrement technique aux producteurs et être très transparents avec eux. Nous travaillerons ensemble à la résolution des problèmes, et déjà une dizaine d’agriculteurs se sont regroupés sous l’organisme à but non lucratif la Filière Grains bio sans gluten de l’Est », explique M. Golliot.

Encourager la production locale demeure une priorité, mais la minoterie aura besoin de quinoa, de légumineuses, de sarrasin, de chanvre et d’avoine. Elle ouvrira donc ses portes à tous les producteurs du Québec intéressés. « Si un producteur, par exemple du Lac-Saint-Jean, vient me voir avec 30 tonnes de gourganes certifiées sans gluten, je lui signe un contrat tout de suite! » assure le directeur.

De l’avoine à 750 $ la tonne!

La Minoterie des Anciens inc., qui appartient à Denise Verreault, une femme d’affaires connue pour être à la barre du Groupe maritime Verreault, entend offrir un maximum de revenus aux agriculteurs afin de favoriser la qualité de leur récolte. Patrick Golliot signe présentement des contrats de 750 $ la tonne pour de l’avoine certifiée sans gluten et de 900 $ la tonne pour du sarrasin sans gluten, soit un prix plus que deux fois supérieur à celui du conventionnel.

« Nous avons un cahier de charges sévère, mais nous payons en conséquence. Car le plus gros défi pour nos producteurs de la région n’est pas le sans gluten, c’est de passer d’une production de grains destinée aux animaux à une production destinée aux humains. Pour certains, il y aura des ajustements et des investissements à faire, notamment quant à l’entreposage des grains », fait remarquer M. Golliot, particulièrement excité de voir enfin le projet « décoller ».