Bio 23 septembre 2014

La croissance du marché bio ralentit

015cdbe36d10f00aa20446399c6e13b622c0752b44dbc314ad8a735d56e8b6ccd18fd57f2088c6bed083fff5c45fb3cc

La croissance du marché biologique dans le monde n’est plus aussi rapide qu’auparavant et les producteurs se doivent donc d’innover davantage dans leur mise en marché.

C’est un peu le constat de base de la récente conférence sur l’innovation dans la mise en marché bio organisée par le CETAB + les 25 et 26 janvier dernier. Le spécialiste d’origine allemande Burkhard Schaer, de la firme spécialisée en mise en marché Ecozept, était le conférencier-vedette. Son entreprise est active dans sept pays européens et a participé à plus de 90 projets de mise en marché, dont plusieurs dans le secteur biologique.

Motivation des consommateurs européens

« Le bio est la seule forme d’agriculture durable compréhensible par le consommateur », estime Burkhard Schaer, qui semble assez découragé des années d’éducation au bio effectuées en Europe et qui laissent peu de traces pour une majorité de consommateurs. L’agriculture durable, qui affirme utiliser pas plus de pesticides ou d’engrais que nécessaire, suscite plus de questions que d’autres choses, estime le spécialiste. Il y a peu de grands consommateurs de bio.

M. Schaer a cité l’exemple de l’Allemagne où 15 % des consommateurs de produits biologiques effectuent 68 % de tous les achats. Plusieurs consommateurs n’ont donc pas un grand engagement envers le bio et font des achats plus sporadiques, souvent même en ignorant ce que signifie précisément de cultiver biologique. « Le consommateur ne voit aucune contradiction entre l’achat de produits bio pour la fin de semaine et acheter les produits du reste de la semaine au magasin de discount », affirme M. Schaer, qui illustre que même des gens en moyens qui possèdent une voiture BMW font ce genre de choix. Certains achètent des oeufs bio de poules en liberté, mais ne font pas de cas si leur viande de poulet est conventionnelle. En fait, les consommateurs engagés qui pensent pouvoir changer le monde représenteraient entre 5 % à 8 % du total, tandis que 8 % à 12 % sont sensibles au discours du bio. Il vaudrait donc mieux éviter les arguments « moralement tueurs » qui visent à dénoncer les produits conventionnels.

« Les consommateurs acceptent en général un écart de prix de 30 % avec les produits de base de bonne qualité », résume le conférencier.