Économie 5 avril 2020

Ils deviennent propriétaires en temps de crise

À travers la crise actuelle, des lueurs de bonnes nouvelles émergent. Après plusieurs mois de négociations, Marc-Antoine Arsenault-Chiasson et Audrey-Anne Lussier prendront finalement possession de leur verger à Farnham, en Montérégie, dès le 1er mai.

Marc-Antoine Arsenault-Chiasson et Audrey-Anne Lussier prendront possession de leur verger le 1er mai. Photo : Gracieuseté de la Ferme cidricole Équinoxe
Marc-Antoine Arsenault-Chiasson et Audrey-Anne Lussier prendront possession de leur verger le 1er mai. Photo : Gracieuseté de la Ferme cidricole Équinoxe

« Les discussions avec la Financière agricole étaient déjà longues et complexes, avant que la crise éclate. Je crois qu’elle ne croyait pas en notre projet au début, parce qu’on est jeunes et qu’on n’a pas d’expérience comme propriétaires », raconte M. Arsenault-Chiasson, en entrevue avec La Terre. L’entrepreneur de 24 ans, qui termine son baccalauréat en sciences agricoles, a finalement reçu sa certification de prêt la journée où le gouvernement annonçait la fermeture des écoles. Il s’estime chanceux, compte tenu de la situation actuelle entourant la COVID-19, de pouvoir démarrer son entreprise.

« Le timing n’aurait pas pu être meilleur. Tout s’est réglé juste à temps. Je pense que si on avait eu un retour de la Financière une semaine plus tard, le reste du processus de transaction avec les notaires aurait été mis sur pause et on n’en serait pas là aujourd’hui. »   

Prêts à toute éventualité

Outre l’autocueillette et l’approvisionnement dans les épiceries, les nouveaux propriétaires de la Ferme cidricole Équinoxe entendent miser sur l’agrotourisme et la transformation, notamment pour la production de cidre. Mais le contexte actuel complexifie leur projet de démarrage.

Cet été, le couple prévoit se montrer actif sur les réseaux sociaux pour rassurer la population et lui montrer que le site répond à des normes de qualité et d’hygiène élevées et que les équipements sont nettoyés régulièrement. « Même si les mesures de confinement et distanciation sociale prennent fin d’ici le temps des pommes, les gens seront peut-être frileux à l’idée de sortir de chez eux, encore. On ne sait rien », fait valoir M. Arsenault-Chiasson, s’estimant néanmoins chanceux d’avoir le temps de se préparer à toute éventualité.

« Si les mesures de confinement actuelles sont encore en vigueur, on pense miser sur le commerce en ligne et la livraison, mais ça reste à voir. »