Actualités 3 avril 2020

Fertilisants : plein de nouveautés sur les tablettes

À l’approche de la nouvelle saison, La Terre de chez nous est allée sonder des joueurs majeurs du marché des fertilisants afin de voir ce qu’il y avait de nouveau sur les tablettes.

Introduit à petite échelle l’an dernier, Humarine aura droit à un déploiement en règle cette saison dans le réseau de Sollio Agriculture. Mis au point par OrganicOcean, de Rimouski, ce biostimulant granulaire est composé d’extraits de léonardite et de farine de crustacés. Destiné au sol léger, il est appliqué en mélange dans les engrais granulaires au semis ou à la transplantation. Pour un rendement optimal, il est recommandé d’utiliser l’application en bande lorsque c’est possible.

« Étant donné qu’il est incorporé au démarreur, Humarine ne nécessite aucun passage additionnel dans le champ. Il permet de protéger les éléments fertilisants du lessivage et d’optimiser leur absorption », fait remarquer l’agronome François Labrie, qui évoque un rendement additionnel de 400 kg/hectare dans des champs de maïs traité avec ce produit.

Réservé lui aussi au sol léger, Opsorba est un biostimulant liquide qu’on ajoute à la solution azotée 32 % lors du fractionnement de l’azote dans le maïs. « Cela permet de conserver l’azote pour la culture », mentionne le conseiller agronomique de Sollio Agriculture, qui parle cette fois-ci de rendement supérieur de 190 kg/hectare. Ce fertilisant peut être utilisé autant dans les grandes cultures que dans les cultures maraîchères. Le rendement accru généré dans les champs tant par l’Humarine que par l’Opsorba permet de rentabiliser les coûts associés à leur achat, plaide l’agronome François Labrie.

Déjà sur le marché depuis quelques années, le protecteur d’azote N-Coop a bénéficié d’une mise à niveau au cours des derniers mois avec une nouvelle formulation destinée à le rendre encore plus performant. Le N-Coop conserve toujours ce double effet : protéger l’urée appliquée sur le sol contre la volatilisation et protéger l’azote dans le sol pour le rendre disponible aux cultures. « Il y a aussi un bénéfice environnemental, car la perte d’azote dans l’atmosphère produit des gaz à effet de serre », explique François Labrie. 

Engrais granulaire composé de potasse enrichi de bore, le fertilisant Aspire convient aux cultures de maïs, de soya et de luzerne. « Il y a un réel engouement pour ce produit chez les agriculteurs », note l’agronome de Sollio Agriculture. La particularité d’Aspire réside dans sa formulation qui consiste à incorporer deux formes de bore dans chaque granule de potassium : une à libération rapide et une seconde à libération lente. Cela permet un apport suffisant de bore à chaque stade de croissance, tout au long de la saison. « C’est particulièrement vrai au moment de la floraison, alors que les plants ont le plus besoin de bore. »

Agro-100 stimule les bleuets

Agro-100 a eu beaucoup de succès depuis les années 2000 avec une gamme complète de fertilisants foliaires. Depuis 2016, l’entreprise mène des tests sur les bleuets sauvages avec des producteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean sur une superficie de deux hectares. « Nous voulions mesurer l’impact sur le rendement et la qualité des fruits », explique Stéphane Beaucage, président-­directeur général de l’entreprise.

Après quatre années de récoltes, les résultats sont pour le moins concluants : une augmentation moyenne du rendement de 1 854 kg/hectare par rapport à une parcelle témoin non traitée. À une valeur de 0,72 $/kg, cela signifie pour le producteur un revenu supplémentaire de 1 101 $ pour un hectare, ce qui vaut bien les 233 $ du coût de la combinaison de fertilisants foliaires à acquérir. « Nous sommes maintenant prêts à lancer officiellement notre programme de fertilisation dans la culture des bleuets sauvages », lance Stéphane Beaucage.

Agro-100 a adopté une approche similaire avec SoyAgro. Le fertilisant a fait ses preuves depuis plus de 15 ans dans la culture du soya avec des rendements supplémentaires moyens de 275 kg/hectare. Des tests ont donc été menés à l’été 2019 dans des champs de fèves blanches en Ontario et là aussi, les résultats sont prometteurs : une augmentation de 20 % du rendement. « Nous voulons ouvrir un nouveau marché avec SoyAgro et nous comptons faire des parcelles de démonstration sur la fève blanche cette année au Québec », conclut le grand patron d’Agro-100.

Pour les besoins de ce reportage, La Terre de chez nous a également ­approché Synagri, qui ne prévoyait rien ­lancer de nouveau sur le marché des fertilisants en 2020.

Bernard Lepage, collaboration spéciale