Actualités 7 août 2020

Des récoltes dans la « petite moyenne » pour les céréales d’automne

Si tous les espoirs étaient permis au printemps, plusieurs producteurs ont dû se contenter d’une récolte de céréales d’automne en-deçà des normales en raison du manque d’eau et de la mortalité hivernale.

« Au printemps, j’espérais du 6 T/ha pour mon blé de semence, mais la sécheresse est venue compliquer la situation. Les cultures ont souffert de la deuxième canicule [à la mi-juin] et les grains n’étaient pas bien remplis malgré toutes les attentions qu’on leur a données », signale Éric Lapierre, de Saint-Nazaire-d’Acton en Montérégie, qui a battu à 4,6 T/ha.

« À 4,6 T/ha, j’appelle ça une ‘‘petite moyenne’’. C’est correct en termes de rendement, car je n’ai pas eu de séchage à faire », commente le producteur dont le gel a endommagé 20 de ses 55 hectares dédiés à cette culture. 

Jean-Philippe Cuénoud a vu des rendements semblables chez les producteurs où il fait des travaux à forfait, soit de 4,2 T/ha à Sainte-Brigide-d’Iberville et de 4 T/ha à Mont-Saint-Grégoire en Montérégie. « Les céréales ont mûri par temps trop sec et trop chaud  et le remplissage des épis était inégal. »

Chez Mathieu Guertin, producteur laitier de Mont-Saint-Grégoire, le seigle d’automne n’a pas donné les résultats escomptés. Il a battu dans la deuxième semaine de juillet à 2,86 T/ha, alors qu’il est habitué à récolter de 3,5 à 4 T/ha. « Le temps sec nous a vraiment nui. Le seigle a épié début juin avec une semaine de retard et il a séché avant d’être mûr », explique-t-il.

Au cours de la même période, Mario Cantin a battu son seigle d’automne à 3 T/ha, lui qui s’attendait plutôt à 5 T/ha. « On dit que les céréales d’automne se nourrissent d’espoir. Une partie des parcelles n’a pas poussé après l’hiver et l’autre a été affectée par la sécheresse. On voyait que les épis n’étaient pas remplis à 100%», affirme le producteur de Saint-Léonard-d’Aston dans le Centre-du-Québec.

En régie bio, Noël Robert de Saint-Pie se félicite d’avoir eu une bonne récolte par rapport à sa moyenne avec 4,1 T/ha de blé d’automne semé à la volée dans le soya. « J’attribue ce résultat au semis hâtif [3 septembre 2019] qui a permis un bon enracinement et au relief arrondi de ma terre qui a assuré un bon égouttement. La culture n’a pas trop souffert de la sécheresse. »

Faibles espoirs pour le blé de printemps

Dans le blé de printemps, les producteurs questionnés s’attendent à une année médiocre. Plusieurs pensent même battre dès la première semaine d’août, soit une semaine plus tôt qu’à l’habitude.  « De mes trois champs, un seul est correct. Les autres comptent des ronds sableux où le blé est très dépéri. Je m’attends à 50% de perte », confie Mario Cantin.

Éric Lapierre partage ses inquiétudes. « Le gel et la sécheresse ont fait subir des pertes à mon blé de printemps, qui est moins bien enraciné que le blé d’automne. Si j’obtiens 3 T/ha, c’est beau. Au moins, le soya et le maïs vont bien! »