Actualités 29 novembre 2021

Des rayons ultraviolets pour des fraises plus résistantes

Un projet de recherche mené au Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu d’Agriculture et Agroalimentaire Canada a permis de constater que l’utilisation d’ultraviolets de type C (UV-C) sur des plants de fraises leur permettait d’être plus résistants à certaines maladies.

« Les ultraviolets sont capables d’activer la défense de la plante pour qu’elle résiste mieux aux maladies post-récolte. C’est le nerf de la guerre », affirme la ­chercheuse Marie Thérèse Charles, qui s’intéresse à la physiologie post-récolte depuis une quinzaine d’années.

Elle explique que le rayon UV-C a un effet direct sur les microorganismes qu’un agriculteur souhaite contrôler. Il a aussi des effets indirects qui permettent d’activer le tissu de la plante pour qu’elle développe un système de protection. Au cours des tests, il a été constaté que les plants de fraises traités aux UV-C s’avéraient peu infectés par des maladies comme la tache commune.

Des composantes du plant traité interviennent également comme antifongique ou antibactérien. Cette méthode pourrait donc permettre de réduire les besoins en pesticides et s’inscrit dans une approche de lutte intégrée. « C’est un outil de plus pour contrôler les maladies », souligne la chercheuse.

Au cours de la recherche, Marie Thérèse Charles a aussi constaté une majoration de la valeur nutritive du fruit provenant d’un plant qui avait reçu une dose d’UV-C. Les antioxydants flavonoïdes et polyphénols, par exemple, étaient majorés de 25 à 75 % dans les fraises mûres. Des travaux sur des fraises cueillies ont toutefois démontré que les effets s’estompaient avec le temps.

La dose doit cependant être la bonne pour procurer des effets bénéfiques sans que des effets néfastes ne surviennent également. « Chaque espèce végétale a sa dose. Parfois, pour le fruit, c’est une telle dose et pour la feuille, une autre », précise la chercheuse.

Ce type d’ultraviolet, qui est naturellement bloqué par la couche d’ozone, est reproduit artificiellement pour être utilisé. Le projet doit maintenant passer de l’étape expérimentale à la phase commerciale. Marie Thérèse Charles évalue que ça pourrait prendre jusqu’à trois à quatre ans avant qu’il soit disponible à grande échelle.