Actualités 24 mars 2021

Des nouveautés bien de chez nous sur les tablettes

À l’approche du printemps, l’équipe des cahiers spéciaux et magazines de La Terre de chez nous a interrogé plusieurs entreprises de fertilisants afin de connaître les dernières nouveautés.

Le mouvement d’achat local atteint maintenant le marché des fertilisants, à tout le moins chez Sollio Agriculture qui, en collaboration avec OrganicOcean, lance deux nouveaux produits ce printemps.

Le fabricant de produits d’origine marine pour la nutrition des plantes a développé une version prémélangée du démarreur Opsorba 8-25-3. « On utilise ça dans la période de semis. Les agriculteurs aiment avoir des produits prêts à utiliser dans ce temps-là. Ils n’ont pas toujours le temps de calculer puis faire des recettes », souligne François Labrie, agronome chez Sollio Agriculture.

Idéal dans les loams sablonneux (G2 et G3), ce biostimulant liquide maximise l’absorption des nutriments en protégeant les engrais phosphatés. « Il stimule aussi l’activité des microorganismes et le développement racinaire », complète le conseiller agronomique. 

En se basant sur un prix conservateur de 200 $ la tonne pour le maïs-grain et sur les coûts reliés à l’achat de l’Opsorba 8-25-3 retranchés (47 litres à l’hectare), François Labrie a calculé des gains de 85 $ à l’hectare selon le rendement obtenu à la Ferme de recherche de Sollio, à Saint-Hyacinthe.

Autre nouveauté développée par OrganicOcean, à Rimouki, et offerte en exclusivité dans le réseau de Sollio Agriculture, le Vita est un autre biostimulant composé d’extraits d’algues marines. Testé sur une période de trois ans, de 2018 à 2020, le Vita a obtenu des résultats probants lorsque jumelé à un fongicide dans des cultures de maïs-grain et de blé. « On a obtenu des rendements de 1,2 tonne à l’hectare dans le maïs-grain », révèle François Labrie.

Enfin, une autre nouveauté qui n’en est pas vraiment une chez Sollio, l’Humarine revient sur le marché après que l’approvisionnement d’une de ses composantes ait été réglé. « C’est l’équivalent granulaire de l’Opsorba. C’est un composé d’algues et de farine de crabes, mais on a éprouvé l’an dernier un problème avec ce dernier élément. C’était plus économique pour les transformateurs de l’envoyer dans les sites d’enfouissement que de le valoriser. Avec OrganicOcean, on a trouvé une solution et réussi à sécuriser l’approvisionnement », souligne l’agronome.

Biostimulant granulaire à libération contrôlée, l’Humarine doit être incorporé directement dans les engrais à raison de 12 à 16 kg par hectare (coût de 42 $ à 46 $ à l’hectare). « On y retrouve de la chitine qui favorise le développement d’un environnement hostile pour les champignons pathogènes et les nématodes », peut-on lire sur la fiche technique.

À propos de la collaboration entre Sollio Agriculture et OrganicOcean, François Labrie en est bien fier. « Dans le contexte actuel, c’est important de dire que ce sont des produits québécois. On a souvent tendance à dire que parce que ça vient de loin c’est bon, mais on fait aussi de bonnes choses chez nous », termine le conseiller agronomique.

Du côté d’Agrocentre

Petite cousine de Sollio Agriculture, Agrocentre introduit aussi deux nouveaux produits ce printemps destinés à mieux gérer la mobilité de l’azote. Urée enrobée à dégagement contrôlé, le Puryield vient remplacer le ESN, mais son enrobage plus solide et élastique résiste mieux à la manutention et au mélange avec d’autres fertilisants.

« Les nouveaux épandeurs qui répartissent l’urée sur une grande largeur font subir une forte pression au fertilisant. Lorsque les tournettes de l’épandeur frappent le fertilisant à grande vitesse, la flexibilité du polymère l’empêche de se briser et permet à l’azote Puryield de conserver ses propriétés de libération graduelle », explique Yannick Méthot, agronome dans le réseau Agrocentre. Le Puryield conviendra évidemment bien à la culture du maïs qui bénéficie d’un dégagement de l’azote sur une longue période, mais aussi en application de surface dans le foin ou sur les céréales.

Disponible auparavant seulement aux États-Unis, l’Envita arrivera ce printemps sur les tablettes d’Agrocentre en vue d’être testé chez quelques producteurs. Produit à base de bactéries fixatrices d’azote, ces bactéries entrent par les racines pour ensuite coloniser toutes les cellules et fournir de l’azote à la plante entière. « L’Envita fournit une source alternative d’azote et ne modifie pas la régie de fertilisation des cultures dans lesquelles il est utilisé. En testant ce nouveau produit cette année, nous espérons obtenir de meilleurs rendements sans avoir à augmenter les doses d’azote », souligne Yannick Méthot. 

Bernard Lepage, collaboration spéciale