Vie rurale 11 juin 2021

Contraints de puiser dans leurs réserves d’eau de juillet

Le niveau d’eau des étangs des producteurs maraîchers sondés par La Terre le 9 juin était anormalement bas pour la période de l’année. À l’exception de quelques endroits au Québec où il a plu dernièrement, une sécheresse sévit dans plusieurs régions.

Vincent Méthot
Vincent Méthot explique que dans sa région, il y a eu très peu de neige cet hiver et peu de pluie au printemps, comparativement à la normale.

« Si ça continue, je vais bientôt devoir puiser dans mes réserves que je prends normalement en juillet », a indiqué Vincent Méthot, producteur de fraises dans le secteur Saint-Nicolas de Lévis, le 9 juin. Il explique que dans sa région, il y a eu très peu de neige cet hiver et peu de pluie au printemps, comparativement à la normale. « Ça a eu un impact sur la nappe phréatique », souligne celui qui attend la pluie avec impatience. « Ça nous prendrait de 12 à 25 millimètres par semaine pour bien faire. Parce que rendu en août, ça pourrait être critique si nos réserves sont vides », ajoute-t-il, expliquant que les fraises tardives nécessitent plus d’eau que les variétés hâtives.

De son côté, le producteur Denys Van Winden, de Saint-Cyprien-de-Napierville en Montérégie, affirme irriguer seulement pour les « urgences » afin d’économiser un maximum d’eau. « On tient le coup, mais c’est sec. Les bassins sont très bas », témoigne-t-il. Actuellement, il irrigue les laitues et les oignons, parce que ce sont des légumes plus fragiles. « J’ai dû laisser faire les carottes, parce que c’est moins payant. Certaines ont brûlé, mais j’ai dû faire des choix », dit-il. « L’an dernier, c’était sec, mais on avait eu de la pluie au printemps, donc on était partis avec de bonnes réserves d’eau. Là, on part sec », ajoute l’agriculteur qui ne souhaite pas revivre la saison 2020.

Denys Van Winden explique irriguer seulement pour les « urgences afin d'économiser un maximum d’eau.
Denys Van Winden explique irriguer seulement pour les « urgences afin d’économiser un maximum d’eau.

Dans Lanaudière, Marcel Mailhot préfère voir « le verre à moitié plein », même s’il irriguait jour et nuit, depuis une semaine déjà en date du 9 juin. « Ce n’est pas une catastrophe, mais disons que c’est bizarre. Je vais devoir puiser dans mes réserves de juillet », a-t-il témoigné à son tour. L’an dernier, le producteur de Saint-Alexis raconte avoir prolongé l’irrigation de ses cultures jusqu’au 5 octobre. « Là, on commence tôt et c’était déjà bas, les réserves. Mais je ne braille pas; j’ai confiance en dame Nature. »