Économie 2 avril 2020

Les dépenses des fermes diminueront d’au moins 100 M$

La baisse des taux d’intérêt et la diminution du prix du pétrole causées par la pandémie de COVID-19 feront diminuer d’au moins 100 M$ les dépenses des entreprises agricoles québécoises cette année, prévoit Vincent Cloutier, conseiller principal en agriculture et en agroalimentaire à la Banque Nationale. Il estime qu’à eux seuls, les intérêts et le pétrole représentent des dépenses de 1 G$ pour les fermes du Québec. « On peut facilement s’attendre cette année à ce que ça baisse d’une dizaine de pour cent », dit-il.

Vincent Cloutier
Vincent Cloutier

Vincent Cloutier rappelle que 40 % des recettes agricoles québécoises proviennent des secteurs sous gestion de l’offre qui traverseront la crise sans entraves majeures, croit-il. Le secteur porcin, qui représente 20 % des recettes québécoises, se comportait bien au moment de l’entrevue puisque la reprise des marchés en Asie et la faiblesse du dollar canadien avaient fait remonter les prix du porc vivant. « Globalement, si la chaîne logistique tient le coup, que les réseaux de transport sont maintenus dans leur intégralité et que les employés peuvent toujours se rendre travailler dans les usines, je pense qu’on peut être confiant pour la suite des choses et qu’une très forte majorité de nos entreprises traverseront bien cette crise-là », indique l’agroéconomiste de formation.

Des occasions d’affaires

Toute période d’incertitude regorge d’occasions d’affaires, souligne Vincent Cloutier. « Il faut que chaque entrepreneur se demande à quel moment il faut booker ses taux d’intérêt, sécuriser les prix du porc, commander le carburant et à quel prix, etc. », recommande-t-il. Par contre, rien ne peut être tenu pour acquis dans cette période d’incertitude et il faut être conscient de sa propre tolérance aux risques, prévient le conseiller.