Actualités 29 mai 2020

L’épandage de biosolides municipaux pose un faible risque de contamination

Les agriculteurs qui ont recours aux boues provenant des stations de traitement des eaux usées peuvent continuer de se servir de cette matière pour fertiliser leurs sols malgré la pandémie, affirme le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Précisons toutefois que seulement 1,5% des superficies agricoles du Québec reçoivent des biosolides municipaux.

Marc Hébert
Marc Hébert

La découverte de particules virales du SRAS-COV-2 (nouveau coronavirus) dans les selles de certains patients a pu soulever des questions quant au risque potentiel de contamination lié à l’épandage agricole des biosolides municipaux. Questionnée à ce sujet par La Terre, une porte-parole du MELCC s’est faite rassurante en expliquant que « le cadre actuel de la gestion des biosolides municipaux au Québec prévoit une prise en charge du risque infectieux, notamment les coronavirus comme celui à l’origine de la COVID-19 ».

Depuis plusieurs années au Québec, l’épandage des biosolides est encadré par des exigences de qualité environnementale, notamment en matière de qualité microbiologique, a expliqué Raphaëlle Savard-Moisan. « Ces exigences établissent des limites de teneurs en pathogènes dans les biosolides qui doivent être respectées avant de permettre leur épandage. Pour ce faire, les biosolides doivent subir une série de traitements, de nature chimique, physique ou biologique. »

Précautions habituelles

L’agronome et expert-conseil en matières résiduelles fertilisantes (MRF) Marc Hébert partage cet avis. « Le risque d’une contamination à la COVID-19 par l’épandage de biosolides municipaux est pratiquement nul en raison des traitements d’atténuation qui sont employés, ce qui n’est pas le cas de d’autres pathogènes comme la salmonelle. C’est pourquoi il demeure important de respecter les restrictions spécifiques pour les MRF de catégorie P2. » Par conséquent, les précautions habituelles dans leur utilisation s’appliquent toujours.

M. Hébert ajoute qu’il peut s’écouler plusieurs semaines, voire des mois entre le moment où une personne tire la chasse d’eau et celui où le biosolide est épandu en champ. « Les eaux usées et les champs sont des milieux hostiles pour ce virus, car il a besoin d’un hôte et il est sensible aux bactéries. On peut parler ici d’impossibilité temporelle de contamination. »