Élevage 13 mai 2020

Chute drastique du prix du veau

Depuis le début de la crise de la COVID-19, le producteur de veaux de lait Pierre-Luc Nadeau, de la Beauce, estime faire 30 000 $ de moins par tranche de 100 têtes vendues à l’abattoir, en raison d’une « chute drastique » du prix de ces animaux. L’éleveur de veaux de grain Louis-Joseph Beaudoin, de la Mauricie, calcule quant à lui obtenir « 30 % moins cher » pour ses bêtes.

Pierre-Luc Nadeau
Pierre-Luc Nadeau

Cette situation résulte de la fermeture des hôtels, restaurants et institutions (HRI) qui représentent 60 % des acheteurs pour ce type de viande au Québec. Or, les épiceries et les boucheries, estiment les deux éleveurs, laissent peu de place au veau sur leurs tablettes, puisque les consommateurs, de façon générale, ont l’habitude d’en commander au restaurant, plutôt que de l’apprêter eux-mêmes. « On remarque aussi que le Ramadan, qui se passe en ce moment, est moins souligné que d’habitude. Et normalement, ça «tire fort» à cette période, sur le veau. On voit la différence », soulève Louis-Joseph Beaudoin.

Autre difficulté résultant de la fermeture des HRI : les abattoirs se retrouvent obligés de congeler les pièces invendues, en attendant que la crise passe.
M. Beaudoin ajoute que l’automne est la période forte pour les producteurs de veaux. Si la situation ne revient pas à la normale rapidement, il craint que les abattoirs choisissent d’écouler la viande stockée et congelée, après l’été, plutôt que d’acheter d’autres animaux.

Louis-Joseph Beaudoin
Louis-Joseph Beaudoin

Cri du cœur

Dans une lettre ouverte qu’ils ont partagée aux médias, les deux agriculteurs, dont l’un préside le comité de mise en marché des veaux de lait et l’autre, le comité de mise en marché des veaux de grains des Producteurs de bovins du Québec, somment les épiceries et les boucheries de donner plus de visibilité à cette viande. Ils lancent également un cri du cœur aux consommateurs, les invitant à demander du veau du Québec à leur boucher.
« C’est le temps d’apprendre à apprêter cette viande. On parle de consommer local. Il n’y a rien de plus local que cette viande qui est entièrement élevée et transformée dans notre province », indique Pierre-Luc Nadeau.