Actualités 28 octobre 2015

On crée un fonds pour la détresse psychologique

RIMOUSKI — « À 3 h du matin, seul dans sa cabine de tracteur, un producteur agricole se sent parfois bien seul. » André St-Pierre dépeint ainsi l’état de détresse psychologique qui frappe parfois ses confrères agriculteurs. Pour leur venir en aide, un fonds sera créé. La proposition a été approuvée lors de la 85e assemblée générale annuelle (AGA) de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent. Le 21 octobre dernier à Rimouski, 118 délégués y prenaient part.

Adoptée à l’unanimité, la résolution prévoit notamment outiller les intervenants des milieux agricole, forestier et de la santé. Le comité de prévention a été chargé d’analyser les moyens de financer le projet, incluant le recours à un soutien des gouvernements et de corporations privées. L’exemple de la création récente d’un poste de travailleur de rang dans le secteur de la Matapédia a d’ailleurs été cité en exemple. « Il faut en faire une priorité au Bas-Saint-Laurent parce qu’on a absolument besoin de soutien », a pour sa part déclaré Nancy Lavoie, une productrice présente à l’AGA.

Réélu pour un 4e mandat à titre de président de la Fédération, Gilbert Marquis a indiqué avoir abordé la question de la détresse psychologique dans toutes les assemblées de syndicats locaux. Il reconnaît que la situation est préoccupante. « Chaque suicide touche la vie de 20 personnes », a-t-il déclaré.

Pierre Lemieux, 1er vice-président de l’UPA, a de son côté reconnu l’ampleur du phénomène. Il a rappelé que les agriculteurs ont le triste honneur de détenir le plus fort taux de suicide au Québec, près du double de celui de la population. « Ce qui m’inquiète, c’est que notre taux est toujours en croissance, alors que celui de la population en général est en baisse », a-t-il révélé.

Amélioration

Autre élément d’intérêt majeur, l’amélioration des sols au Bas-Saint-Laurent a retenu l’attention des délégués. Gilbert Marquis avait d’ailleurs soulevé la question dans son discours, disant souhaiter l’adoption par Québec d’un programme d’amélioration à la faveur de l’Année internationale des sols en 2015.

« Ça nous prend un plan semblable à celui qu’il y a déjà eu en Abitibi », a précisé Gilbert Marquis en conférence de presse. Il dit avoir reçu un accueil favorable du ministre responsable de la région et député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour.
Par ailleurs, les délégués ont voté en faveur d’une proposition demandant le report des AGA des syndicats locaux en novembre. De cette façon, la fédération régionale pourrait elle-même déplacer sa propre assemblée en décembre, ce qui amènerait l’Union des producteurs agricoles (UPA) à tenir son congrès en janvier au lieu de décembre.

« Aujourd’hui, il fait beau et ça va être la seule belle journée de la semaine », a déploré Firmin Paquet pour justifier le déplacement des AGA à un moment plus propice pour les agriculteurs. Les délégués ont aussi approuvé l’abandon de l’alternance du lieu de chaque assemblée sur son territoire. Cette alternance avait été instituée dans la foulée de la modernisation de l’UPA et de la fusion des deux fédérations régionales du territoire. Rimouski, ville jugée centrale par plusieurs, a finalement été retenue comme lieu permanent de l’AGA.