Bio 31 mai 2020

Cinq conditions gagnantes pour bien se lancer

Mélanie Villemaire démarre sa propre ferme en puisant dans l’expérience de plus d’une douzaine d’années en horticulture. Voici cinq conditions gagnantes qu’elle veut mettre en place pour bien se lancer sur sa terre de Saint-Tite, en Mauricie.

Engrais verts

Mieux vaut perdre une ou deux années de croissance pour améliorer le sol avant d’implanter définitivement ses cultures. « Je mets juste le quart de mes superficies en culture. Le reste est en engrais vert. Je veux prendre le temps de leur donner de la matière organique, d’accroître la fertilité et de diminuer la pression des mauvaises herbes. C’est plus facile ensuite, surtout en bio » , dit Mme Villemaire. Dans les prochains jours, elle entamera un désherbage manuel suivi de semis de sarrasin. Cet engrais vert couvre rapidement le champ, si bien qu’après quelques semaines, la productrice le couvrira d’une bâche d’occultation pour le détruire et l’enfouir. Elle effectuera ensuite un deuxième semis d’engrais vert composé d’avoine, de pois, de triticale et de féverole afin d’apporter de l’azote au sol. « Je ferai également des engrais verts dans la serre de tomates vers la fin de saison. Ce n’est pas commun, mais pendant quelques semaines, engrais verts et tomates cohabiteront! », explique-t-elle.

Les fameuses planches

Mélanie Villemaire utilise la technique de culture sur planches permanentes : une façon d’économiser du temps dans ses déplacements et d’améliorer ses performances. « En étant surélevées, les planches se réchauffent plus vite, c’est génial! Et le fait de marcher toujours au même endroit, entre les planches, évite de compacter les endroits que tu cultives », fait-elle remarquer. Les planches lui permettent aussi un meilleur contrôle de l’eau. « Avec la quantité d’eau que nous avons reçue l’automne dernier, j’aurais eu de gros problèmes de production si mes cultures d’ail avaient été directement au sol. En les ayant surélevées sur les planches, j’ai eu de très bons résultats », partage-t-elle.

Plus efficace, plus rapide

L’ergonomie du travail est importante. Mélanie a rapetissé l’espacement entre ses rangs pour pouvoir drageonner et tuteurer deux rangées de plants en même temps. « Quand je suis dans l’échelle, j’effectue deux rangées en une seule motion, sans devoir bouger l’échelle. Ça me rend plus efficace et plus rapide », indique-t-elle. Le système de planches permanentes qu’elle préconise dans ses cultures extérieures est précisément de la même largeur que son rotoculteur, ce qui maximise chacun de ses passages.

S’entourer de pros

Démarrer sa ferme signifie de voler de ses propres ailes, c’est-à-dire prendre soi-même toutes les décisions sans devoir suivre les directives de personne d’autre. « C’est bien d’être son propre patron, mais j’ai appris au fil du temps que les conseils techniques des agronomes et des professionnelles font la différence; c’est subventionné en plus! J’ai eu seulement trois visites de mon agronome et j’ai déjà appris un paquet de choses! », dit-elle fièrement. Par exemple, un retard dans sa production a causé l’étiolement des plants de tomates. Son agronome lui a recommandé de stimuler la croissance en laissant deux feuilles de chaque drageon au lieu de les supprimer. « Ça fonctionne, c’est vraiment chouette », commente-t-elle.

Avoir son fumier

Mélanie Villemaire sait qu’en régie biologique, l’accès aux fertilisants est plus difficile et le fumier vaut de l’or. « Les tomates sont des plantes super exigeantes en vitamines, minéraux et autres. L’hiver, mes animaux sont en enclos et mon objectif est d’apporter le fumier dans ma serre pour qu’il se composte directement. Autrement, je devrais construire un abri pour le composter tandis que la serre n’est pas utilisée l’hiver et c’est quand même chaud avec l’effet de serre. Donc, ça fit parfaitement », dit-elle.