Bio 15 juillet 2019

29 % plus de fermes bio en un an au Québec

Les chiffres publiés le 15 juillet en production biologique québécoise affichent une progression importante pour l’année 2018 : 2 083 entreprises agricoles détiennent maintenant la certification contre 1609 en 2017, un bond de 29 % en seulement un an.

Ces données compilées par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) précisent que le nombre de fermes bio du secteur maraîcher a augmenté de 17 %, celles spécialisées en élevage de 11 %, alors que la hausse en acériculture supplante toutes les autres avec 41 %.

L’objectif pourrait être atteint l’an prochain

L’ensemble des superficies sous régie biologique est passé de plus de 72 000 ha en 2017 à près de 85 000 ha en 2018, enregistrant une augmentation significative de 17 % au cours de la dernière année, indique le CARTV. Rappelons que dans le cadre de la Politique bioalimentaire 2018-2025, le gouvernement québécois avait fixé un objectif de 98 000 ha certifiés bio pour 2025. Au rythme où vont les choses, cet objectif pourrait bien être atteint dès l’an prochain.

L’un des facteurs expliquant cet essor chez les producteurs est sans contredit l’aide financière que l’État leur accorde par l’entremise de nombreux programmes destinés à promouvoir l’agriculture bio.

Par exemple, le Programme d’appui pour la conversion à l’agriculture biologique offre aux exploitations une aide financière maximale de 20 000 $, que ce soit pour défrayer une partie des travaux d’infrastructure répondant aux exigences des normes biologiques ou simplement pour aider les agriculteurs lors de la conversion. Ainsi, les producteurs de fruits et de légumes admissibles recevront une subvention de 2 500 $/ha pour les superficies en précertification et 2 500 $/ha de plus lorsqu’elles seront officiellement certifiées. 

Nombre record de producteurs de sirop d’érable bio

« On vient de dépasser le cap du 1 000! On est rendus à 1 040 [exploitations certifiées bio], en 2019 », dépeint Annie St-Onge, conseillère en gestion de la qualité chez les Producteurs et Productrices acéricoles du Québec (PPAQ). Elle ajoute du même souffle avec enthousiasme que « même si le nombre d’entreprises a augmenté de façon exponentielle, passant de 350 à 1 040 en cinq ans, on en manque [du sirop bio]. Les acheteurs en veulent plus ».

Près de 40 % de la production

Les acériculteurs qui passent au bio sont en général ceux qui possèdent les plus grandes entreprises. Une érablière bio compte maintenant environ 17 600 entailles. Par conséquent, 40 % de tout le volume de sirop en vrac produit au Québec sera certifié bio cette année. La prime bio de 0,18 $ la livre convainc plusieurs de se tourner vers le bio, surtout que la conversion est beaucoup plus facile en acériculture que dans d’autres secteurs agricoles. Le principal changement repose en fait sur le nettoyage des casseroles de l’évaporateur, qui ne peut plus s’effectuer à l’aide de produits chimiques, tels que l’acide phosphorique.

Les PPAQ viennent d’amorcer l’élaboration d’un plan stratégique axé sur la production de sirop bio. « Nous n’avons plus de sirop biologique en stock. Le signal est là », dit Mme St-Onge.

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