Alimentation 31 octobre 2022

Un entrepreneur végane remporte sa cause sur l’utilisation du terme « fromage »

Le Montréalais Victor Belev avait été mis à l’amende il y a quatre ans pour avoir utilisé le terme « fromage » sur ses produits non laitiers conçus à partir de noix de cajou. Il a remporté, en septembre dernier, une bataille judiciaire qui pourrait marquer un tournant majeur, alors qu’un juge de la Cour supérieure a acquitté son entreprise de l’infraction.

« On est en train de créer une jurisprudence », dit avec fierté M. Belev. Non seulement ce dernier continuera d’utiliser le terme « fromage » pour désigner ses produits, mais il confie, en entrevue avec La Terre, être en voie d’intenter un recours judiciaire contre les gouvernements, notamment le fédéral. « On va demander un jugement déclaratoire, qui codifiera ce que le gouvernement fédéral a admis dans mon dossier, comme quoi mon produit n’est pas un succédané aux produits laitiers. Ce qui me permet donc de continuer à employer le terme fromage. Le gouvernement veut fermer le dossier, mais si moi, je peux utiliser le terme fromage, pourquoi pas les autres? La société avance, les lois devraient suivre. »

Celui qui est végane depuis 20 ans affirme être soutenu dans sa nouvelle démarche par des associations véganes et même par d’autres de ses compétiteurs qui offrent des produits à base de plantes. En plus de ses fromages de noix de cajou, M. Belev travaille au développement d’autres produits, qui, suivant sa récente victoire en justice, seront commercialisés, comme de la crème glacée et des yogourts de noix de cajou. « Je vais utiliser ces termes, avec la précision qu’il s’agit d’un produit à base de plantes, sans lait. De cette façon, je suis good », estime-t-il.

Rappelons que la Loi sur les aliments et drogues de Santé Canada interdit l’utilisation des termes laitiers ainsi que de mots, de marques de commerce, d’appellations ou d’images qui évoquent l’industrie laitière pour désigner des produits de remplacement des produits laitiers. Le Québec a aussi une loi similaire. M. Belev et son entreprise Rawesome avaient été mis à l’amende selon les motifs de la loi fédérale.

À lire aussi 

Surveillance défaillante des termes laitiers accolés aux produits à base de plante