Alimentation 17 avril 2020

Les inscriptions aux paniers bios en avance

En cette période de pandémie de COVID-19, des maraîchers de proximité affirment être en avance dans leurs inscriptions en vue de la saison.

« On est définitivement en avance sur les paniers et nos ventes de plants pour le potager ont presque triplé. Certains ont même pris un panier pour la saison et vont se faire un potager chez eux », raconte Michelle Décary, de la ferme Au petit boisé, située à Dunham en Montérégie.

Le propriétaire des Jardins de la Chevrotière, Jérôme Thivierge, parle même d’un véritable engouement pour les paniers. « Au début de la crise, on n’avait presque pas d’inscriptions, mais là, ça s’est rempli plus vite que les années précédentes. Je suis presque complet », affirme le maraîcher de Deschambault-Grondines, dans la Capitale-Nationale, qui desservira 300 familles cette saison.

Parmi ses clients figurent plusieurs inconnus. « Certains prennent même la peine de nous écrire pour nous remercier de faire notre travail. Avec la situation actuelle, j’en déduis que les gens ont peur de manquer de légumes ou de devoir payer plus cher cet été, tandis que nos prix sont fixes et qu’on ne compte pas sur des travailleurs étrangers. »

Le vent dans le dos

« À ce stade-ci, il est encore difficile de se prononcer sur l’ampleur de sa crise et sur ses conséquences à long terme pour les paniers, mais tout le discours en faveur de l’achat local nous pousse dans le dos, souligne la présidente de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), Caroline Poirier. On se rend compte que l’alimentation est une pierre angulaire de notre société.»

Celle qui est également propriétaire de la Ferme Croque-Saisons, de Lingwick, en Estrie, estime qu’en ces temps d’incertitude, plusieurs personnes souhaitent sécuriser leur approvisionnement en légumes frais. Le fait que les producteurs aient un lien direct avec leurs clients garantit la traçabilité des aliments et limite leur manipulation par des tiers, ajoute-t-elle.

Le paysage n’est toutefois pas au beau fixe pour tous les agriculteurs de proximité, nuance Caroline Poirier. « C’est plus problématique pour ceux qui font la mise en marché auprès des restaurateurs ou qui ont des points de livraison en milieu de travail. Il y a une grande part d’incertitude avec ce qu’on vit. »