Alimentation 26 septembre 2019

Le défi d’amener les populations vulnérables à consommer plus de produits frais

Après avoir ciblé les familles dans ses campagnes précédentes, l’Association québécoise de la distribution des fruits et légumes (AQDFL) s’attaque maintenant au cas des populations défavorisées du Québec afin de les amener à accroître leur consommation de fruits et de légumes.

Habiter à proximité d’un marché ou d’une épicerie ne suffit pas pour cette tranche de la population, explique Sophie Perreault, présidente–directrice générale de l’AQDFL. « En fouillant un peu, on s’est rendu compte que le problème était beaucoup plus complexe, confie-t-elle, et que certaines personnes n’ont même pas de frigo ou de cuisinière. »

Étude des comportements

Afin de mieux capter l’attention de cette clientèle, puis de l’amener à consommer davantage de fruits et de légumes, l’organisme finance à hauteur de 50 000 $ une étude pour cerner les stratégies de communication à employer avec elle. Supervisés par Geneviève Mercille, professeure au Département de nutrition de l’Université de Montréal, ces travaux amèneront les chercheurs à accompagner une quinzaine de volontaires dans leur vie de tous les jours afin de scruter leur comportement et de déterminer ce qui influence leur sélection d’aliments. Le groupe a déjà réalisé une dizaine d’entrevues du genre l’an dernier dans l’est de Montréal. Il ciblera maintenant des gens de la banlieue et du milieu rural.

Mme Mercille a déjà une idée de ce qui pourrait ressortir de ces travaux. La chercheuse indique que les populations vulnérables requièrent une stratégie de communication diversifiée et ciblée « qui se base sur autre chose que la motivation. Ces personnes vivent avec des freins financiers, de compétences ou de connaissances, ajoute-t-elle, et se retrouvent souvent en mode réaction ».

L’AQDFL s’est vu accorder une enveloppe de 400 000 $ par le gouvernement québécois en avril afin d’amener les populations vulnérables à se nourrir davantage de fruits et de légumes.

Pendant que Mme Mercille mène ses travaux, l’organisme peaufine sa stratégie de communication en collaboration avec différents organismes sur le terrain. Elle diffuse notamment des fiches présentant chaque mois le coût de certains fruits et légumes de saison. L’organisme prépare aussi des recettes reposant sur une liste simplifiée d’ingrédients. « On s’assure que les images utilisées ne soient pas esthétiquement trop belles également pour ne pas décourager les gens, précise Sophie Perreault. On n’est pas tous de superchefs et l’on veut que ça reste accessible à tous. »