Alimentation 27 février 2020

Des cidres mariés par les chefs

Moins répandus que les accords mets et vins, les mariages mets et cidres commencent à faire leur chemin.

Selon la chef et propriétaire de l’Épicerie urbaine Masson à Montréal, Mélodie Momy, les cidres québécois sont trop sous-estimés, et ce, malgré leurs grandes qualités organoleptiques. « Le défi avec le cidre, c’est que c’est très goûteux et sucré. Donc, contrairement au vin, ça peut rapidement tomber sur le cœur si on ne fait pas le bon accord », explique-t-elle.

Les coups de cœur de Mélodie

  • Le cidre rosé pétillant Le Céleste, de la Cidrerie Le Somnambule, pour sa saveur de baies et son effervescence;
  • Pour ses arômes boisés et son côté fruité, la Riquita aux griottes élevée en fût de chêne de la Cidrerie Chemin des Sept;
  • Le cidre de feu du Domaine Labranche pour ses arômes fumés et son goût de pommes caramélisées.

La chef invitée du 13e Mondial des cidres SAQ, qui se tiendra du 28 février au 1er mars dans le cadre de Montréal en lumières, profitera de l’occasion pour y proposer des accords inusités. Au menu : des huîtres à la gelée de cidre, du carpaccio de veau servi avec son aïoli au cidre de feu et des toasts de gravlax mariné au cidre rosé à la framboise. « L’important avec cette boisson plus sucrée, c’est de la balancer avec les autres saveurs : le salé, l’acide, l’amer et l’umami, soit la cinquième saveur de base », insiste Mélodie Momy.

Associations fructueuses

Pour le directeur des ventes et du marketing du Vignoble Coteau Rougemont, Louis Dugas, le cidre est le breuvage parfait pour ceux qui souhaitent consommer des boissons à faible teneur en alcool et encourager, par le fait même, les produits locaux. Tandis que son cidre régulier est recommandé avec les fromages d’ici, notamment ceux de la Station Compton avec qui la cidrerie collabore, son produit vedette, le Rose Framboise, a tout ce qu’il faut pour remplacer le populaire mimosa autour d’un brunch style cabane à sucre. « La Sucrerie de la Montagne à Rigaud achète nos produits pour les vendre sur place. Le côté sucré et généreux du cidre se marie à merveille avec le côté gras et salé du bacon et des œufs », soutient M. Dugas.

Afin de mieux encadrer les consommateurs et de les encourager à acheter ses bouteilles, la Cidrerie du Minot a travaillé de concert avec le chef du Restaurant le Vertige à Montréal, Thierry Baron. Sur son site, il est possible de trouver plusieurs propositions de mets et de cocktails à partir de ses produits, tels qu’un foie gras mariné au minot doré et des pétoncles laqués au cidre des glaces.

« Si tu regardes une bouteille et que tu ne sais pas comment la boire, tu ne l’achètes tout simplement pas », affirme le cofondateur de la cidrerie d’Hemmingford, Robert Demoy. Ce dernier collabore également avec certains restaurants, tels que Le Bleu Raisin et La Prunelle. Il reconnaît toutefois qu’il s’agit d’un marché incertain. « La restauration, ça bouge beaucoup. Des fois, on commence à travailler avec certains commerces qui, malheureusement, ferment leurs portes du jour au lendemain », constate-t-il.