Actualités 28 juillet 2022

À la barre de son kiosque depuis 40 ans

MERCIER – Thérèse Pitre, 84 ans, vient de passer sa 40e année au kiosque où une partie de la production de fraises des champs qu’elle cultive avec son époux, Conrad Pitre, est vendue chaque saison.

L’octogénaire n’a pas l’intention de prendre sa retraite, car cette période de l’année, où les clients affluent pour s’approvisionner en fruits et légumes frais, est sa préférée.

« Les gens sont intéressants; ils nous parlent. Avant, quand je me suis mariée, il y a 60 ans, j’enseignais dans des écoles primaires de Mercier et de Châteauguay. Je demandais aux enfants : ‘‘Aimez-vous ça, les fraises?’’ Ils me répondaient tous que oui. Je les invitais à venir en cueillir chez nous, parce que l’autocueillette, c’était encore tout nouveau. Ça marche depuis ce temps-là; je n’ai plus jamais arrêté de travailler [au kiosque] », se remémore-t-elle.

Son mari, le producteur Conrad Pitre, 85 ans, gère encore sa petite production maraîchère avec l’aide de son fils et de quelques employés sur la terre familiale, à Mercier en Montérégie. Comme son épouse, il voue une affection particulière à la saison des fraises, où il aime rencontrer les clients qui défilent dans les champs ou au kiosque et sont parfois même devenus, au fil du temps, de bons amis.  « Il y a toutes sortes de personnes qui passent ici. J’ai vu des présidents de grosse compagnie avec leurs petits-enfants qui s’émerveillaient en leur montrant une fraise. Je trouve ça magnifique », confie le producteur en souriant.

Conrad Pitre, 85 ans, a commencé à suivre son père dans les champs de fraises dès l’âge de 7 ans.
Conrad Pitre, 85 ans, a commencé à suivre son père dans les champs de fraises dès l’âge de 7 ans.

Une année à la fois

À son âge, M. Pitre planifie ses prochaines saisons une année à la fois. « Tant que mes jambes tiendront, je vais continuer, mais je n’ai plus l’énergie d’avant », reconnaît-il, en mentionnant qu’il suit son père dans les champs de fraises depuis qu’il a sept ans. Il trouve d’ailleurs que les temps ont bien changé depuis l’époque où ses parents l’obligeaient « à aller casser une dizaine de fraises avant d’aller jouer ». « On avait l’habitude de travailler. Aujourd’hui, on ne trouve plus personne pour cueillir [les fraises]. Personne ne veut plus faire ça », regrette-t-il.