À coeur ouvert 18 septembre 2019

Une introspection qui améliore les relations tendues

« Je n’arrive pas à entretenir une relation saine avec mon beau-frère, comme si on était toujours en colère l’un avec l’autre », explique Judith lorsqu’elle parle de cet actionnaire de la ferme familiale. Elle est constamment sur ses gardes avec lui et elle ne voit que ses mauvais côtés sans réussir à se concentrer sur le positif. Elle vit beaucoup dans le passé, sans réellement voir les progrès qu’il fait au quotidien. Et si elle s’arrêtait pour reconnaître les qualités de cette personne?

Judith trouve difficile d’oublier les actes « méchants faits par le passé » par son beau-frère Luc. Or, elle a choisi de travailler sur elle-même afin d’améliorer leur relation. « Lorsque je suis devenue actionnaire de l’entreprise familiale, j’ai senti qu’il n’était pas totalement en accord avec cette décision », se rappelle-t-elle. Puis, au fil des ans, elle a remarqué qu’il l’avait prise en « grippe ». « Il ne voyait que mes erreurs. C’était lourd à la longue », raconte Judith.

Sans renier le passé, elle a tout intérêt à laisser une chance à leur relation. Le problème, c’est que le duo a vécu des événements négatifs, ce qui lui complexifie la tâche. « J’ai envie d’avancer, de m’améliorer, mais je ne sais pas par où commencer », précise-t-elle.

Questionnement personnel

Le concept du moment présent a aidé Judith à se concentrer sur l’ici et maintenant pour arriver à mettre de côté les vieilles rancunes. Depuis, lorsque son beau-frère la prend en défaut, elle lui répond positivement et n’embarque pas dans son jeu de compétition. « Si je ne soigne pas les veaux à son goût, par exemple, je lui fais remarquer qu’ils sont en santé, qu’ils ont tous bu et qu’ils vont bien, précise-t-elle. Ensuite, je le remercie pour son commentaire, que j’en prends bonne note pour les prochaines fois. » Sans acquiescer à toutes ses critiques, elle choisit de se questionner sur l’émotion qu’elle ressent.

Régulièrement, elle réalise qu’elle réagit à la situation et non à Luc. « Lui, il fait juste me dire que ce n’est pas à son goût. C’est moi qui pète un plomb. Je le prends bien trop personnellement, car j’ai souvent été rabaissée par le passé et mon estime de moi en a pris un coup. Donc, c’est à moi de me ressaisir et de lui poser des questions pour voir s’il est fâché contre moi », confie Judith.

Son conjoint refuse de se mêler du conflit entre son frère et elle. Une belle stratégie, car cela ne le concerne pas directement. « À la ferme, c’est facile de mélanger tous les problèmes : personnels, professionnels, de personnalité, intergénérationnels, etc. », explique Judith. Depuis que la productrice de veaux a consulté et pris conscience de ce que son beau-frère provoquait chez elle, le calme est doucement revenu. « Je me sens moins attaquée par lui depuis que j’ai réalisé qu’il fait ressortir en moi des émotions négatives », raconte-t-elle. S’arrêter et observer sa propre réaction est directement relié au concept du moment présent.

Être dans l’ici et maintenant aide à se centrer sur soi-même. Personne n’a de contrôle sur l’autre et il est facile de l’accuser de tous nos maux. Une introspection est un cheminement de longue durée, mais tellement bénéfique. En prenant le temps d’analyser son problème de relation, Judith a pu améliorer sa qualité de vie à la ferme et ainsi donner une chance à son beau-frère d’être perçu autrement.