À coeur ouvert 1 novembre 2017

Qui prend mari… prend l’agriculture ou pas?

« J’ai épousé Gaston, pas ses cochons! » C’est ainsi que la femme d’un éleveur porcin exprime son souhait de ne pas vouloir s’impliquer dans la production de son conjoint. Elle manifeste aussi son ras-le-bol d’avoir toujours à se justifier.

Elle n’est pas la seule femme de producteur à être devenue amoureuse d’un homme, mais pas nécessairement de son occupation. Prenons l’exemple inverse : si madame avait un salon d’esthétique, est-ce qu’on demanderait à monsieur de s’intéresser aux produits de maquillage?

À coeur ouvertD’ailleurs, plusieurs femmes vivent avec un agriculteur et occupent un emploi qu’elles aiment à l’extérieur. Cela ne veut toutefois pas dire qu’elles n’ont pas d’intérêt pour ce que fait leur conjoint. Il pourrait effectivement y avoir de gros problèmes en perspective si ces conjointes méprisaient la production agricole, mais ça, c’est un autre sujet.

Les conjointes de producteurs sont impliquées à divers degrés dans l’entreprise. Certaines, elles-mêmes issues d’une famille agricole, choisissent naturellement l’agriculteur et l’agriculture lorsque vient le temps de s’engager dans une relation amoureuse. D’autres travaillent à l’extérieur pour assurer une plus grande stabilité financière à la famille ou font le choix de laisser tomber leur carrière pour le mieux-être de tous et la réussite de l’entreprise.

L’important est que les attentes de chacun soient exprimées clairement dès le début de l’engagement afin d’éviter les déceptions, les frustrations et les conflits. Quel est le degré d’implication auquel s’attend monsieur de la part de madame dans l’entreprise? Qu’en est-il des attentes de madame en ce qui concerne l’horaire de travail et les vacances de monsieur? Mieux vaut prévenir que guérir.

Q. (Suite de la semaine dernière) Mon conjoint me crie toujours après et est très exigeant envers moi. Pourtant, j’essaie de faire de mon mieux. Si je le quitte, je perds tout. Qu’est-ce que je peux faire?

R. Choisissez un moment où votre conjoint est calme et essayez de lui expliquer comment vous vous sentez lorsqu’il crie. Vous dites qu’il est très exigeant, mais les cris ou les hurlements d’une personne ne sont guère productifs. En général, ils génèrent du stress et de l’anxiété à l’idée de commettre une erreur, emmêlent les idées et rendent la concentration plus difficile. Il faut lui dire que vous n’acceptez plus son comportement et que ce n’est pas un modèle de communication à transmettre à vos enfants.

Avez-vous essayé de vous confier à votre famille ou à une bonne amie? Parfois, nous croyons être seules pour surmonter des difficultés, mais lorsque nous osons en parler avec nos proches, ils peuvent nous aider à y voir plus clair. Il existe aussi des regroupements de femmes, par exemple le groupe fermé Facebook Mamans agricultrices du Québec auprès duquel vous pouvez partager votre histoire personnelle avec d’autres conjointes, mères et agricultrices. Vous pouvez également aller chercher du réconfort auprès d’intervenants psychosociaux tels que travailleuse de rang ou psychologue. Si toutefois vous pensez vivre de la violence conjugale, composez en toute confidentialité le 1 800 363-9010 ou consultez le site maisons-femmes.qc.ca.

L’autre aspect de votre témoignage concerne votre crainte de tout perdre si vous décidez de quitter votre conjoint. Hélas, de tout temps, des conjointes et des conjoints ont enduré bien des choses en raison de cette peur. Si la situation ne s’arrange pas avec votre conjoint, prenez le temps de bien vous informer au sujet de vos droits.